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Str & Pericou
10 décembre 2010

Nouvelles du bout du monde…

1Mardi 26 octobre, impossible de continuer à rouler tant que nous n’avons pas écoulé nos stocks. Donc, on bouffe, pas le choix. Rassasiés et après avoir salué un nandu on se dirige vers la frontière. Rien à signaler du côté de la frontière argentine et quelques km plus loin nous sommes dans la file qui nous permettra de traverser le Détroit de Magellan à Punta Delgada. ½ heure et le bac arrive. 20 minutes de traverser pendant laquelle nous cherchons toujours les toninas, en vain.

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Et voilà, il n’en fallait pas beaucoup plus (76 000 km…) pour mettre les pieds en Terre de Feu. Comme on si attendait, les routes sont du ripio (gravillons voir galets). Pourquoi le Chili investirait pour les asphalter alors qu’elles ne servent qu’aux Argentins (les relations entre les 2 pays ne sont pas des meilleures) et à quelques touristes ? Bref, nous avons toutes les raisons de ne pas être très rassurés puisqu’un caillou de la taille d’une balle de ping-pong vient s’écraser de plein fouet sur notre pare brise. Rappelons que depuis notre accident au Venezuela notre pare-brise est en verre trempé, et que si on se prend un impact assez gros il ne se fissurera pas mais éclatera en mille morceaux. Ouf, pas ce coup là ! On ne sait par quel miracle étant donné la vitesse de l’autre véhicule et la taille du projectile. On maudit tous ces conducteurs irresponsables qu’on croise, tous dans une voiture de fonction et qui se préoccupent donc peu de casser leur pare-brise, et qui ne ralentissent absolument pas à notre hauteur. Malheureusement, nous n’avons pas grand-chose à faire, si ce n’est ralentir, voir même s’arrêter et trouver un refuge le temps que ces bolides dégagent. A ce rythme là, dieu seul sait quand est ce que nous arriverons à Ushuaia ?!

On parvient tout de même à repasser la frontière dans la même journée, et après quelques heures à peine au Chili, on rerentre en Argentine. Les douaniers bien que forts sympathiques ont décidé de passer la voiture au peigne fin. Il est déjà 21h, il fait un froid glacial. Mais ils veulent tout voir tout ouvrir et tout comprendre. A quoi ca sert ce petit truc noir ? C’est un adaptateur monsieur. Et ca ? C’est  une lampe de poche… Et ça ? Et ça ? Et ça ? Fichtre, on va y passer la nuit. Tout y passe : de la boite d’allumettes, aux trombones en passant par nos jeux de cartes, la boite à outils, la trousse de toilette, le panier de linge sale, le range CD, l’étui à lunettes…. Bref, tout un tas de trucs insignifiants. Mais vous cherchez quoi au juste ? Parce que si c’est du cannabis, je vous assure qu’on le planquerait un peu mieux.

Allez il est temps de se trouver un coin pour dormir, la journée a été longue, mais pas sans croisé un joli renard et un tatou sprinter.

Mercredi 27 octobre, 6h du mat’, nous sommes réveillés par la police qui nous demande de quitter les lieux. Nous sommes dans une zone interdite. Nous mettons plus d’une heure à leur expliquer qu’avec leur système de barrières (des fois on doit les ouvrir nous même pour continuer et des fois non), on ne sait plus quoi faire et on ne différencie plus bien ce qui est privé de ce qui est public.

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Plus loin, nous faisons un petit détour de 50km aller pour nous rendre à Cabo San Pablo, où nous pouvons admirer la Desdemona, impressionnante épave rouillée posée sur le sable qui se fond particulièrement bien dans ce décor de bout du monde.

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Va-t-on arriver à Ushuaia aujourd’hui ? Telle est la question… Après 1 an, 4 mois et 23 jours sur les routes, VEUT-on y arriver en ce Vendredi 27 octobre 2010 ? Tout porte à croire que c’est notre destinée. A Rio Grande, tout est fermé en ce jour férié pour les Argentins. Nous n’avons donc rien à faire que de continuer.  Alors on longe le Lac Fagnagno, on monte au col Garibaldi, on passe le Cerro Castor (station de ski la plus au Sud au monde) et on aperçoit enfin ce fameux Canal de Beagle, juste avant d’atteindre la ville la plus australe au monde (c’est faux, mais bon) : USHUAIA !!!

D’Ushuaia, nous en avons entendu que c’est une ville assez moche et peu engageante. Nous trouvons cette appréciation assez sévère. Au vue des autres villes d’Argentine (par ex, El Cafayate, soit disant une des plus belles du pays, qui nous a laissé totalement indifférent. Mais où sont les gamins qui jouent sous nos roues, où sont les vieillards s’ils ne regardent pas les voitures passées. Dur dur, de sortir de pays comme le Pérou et la Bolivie où la vie est dans chaque ruelle, sur chaque place), nous la trouvons plutôt agréable.

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7Bon, et comme on n’a pas fait 76 000 km pour se retrouver devant les portes fermées des centres d’info en ce jour chômé, nous nous arrêtons par hasard sur un match de rugby pour soutenir les clubs locaux. Un bon match de rudby tout au bout de la Terre de Feu, en voilà une expérience anodine.

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En cherchant le camping municipal gratuit, nous nous retrouvons à l’entrée du Parc National Tierra Del Fuego. 20$ par tête et seulement 4km pour la plus longue des randos, nous ne comptions pas y entrer. 20h, la barrière est ouverte et personne à l’accueil. On suit alors les autres voitures qui se posent moins de questions que nous et entrons dans le parc. En 1h30 (à 21h30 il fait encore clair, mais rien à voir avec les nuits lumineuses que nous avions dans le Nord du Canada. Normal, nous sommes beaucoup moins au sud que nous étions au nord…), nous enchainons les minis marches et les points de vue.

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Juste assez de temps pour prendre la poste la plus au sud (bon, promis après j’arrête avec cette histoire de « plus au sud »)et poser devant le panneau qui indique l’Alaska à 17 848km (hi hi, et dire qu’on y était… par contre on a fait nettement plus de km que ça ?!), et nous repartons à la recherche de notre camping que nous trouvons pour la plus australe des nuits (enfin, c’est ce qu’on croit à ce moment).

13Après une journée de déambulage dans Ushuaia qui a repris un peu de vie pour faire le tour des centres d’infos, nous allons nous dégourdir les jambes du côté du Cerro Martial. Nous sommes surpris de constater l’importante couche de neige qu’il reste. La rando et les paysages n’en sont que plus agréables.

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D’en haut, nous pouvons apercevoir la ville d’Ushuaia au bord du Canal de Beagle. Un petit tour au Carrefour (le plus au S….., chuuuuuuuuuuut !) pour préparer notre barbeuk que nous ne ferons pas ce soir car retardés par d’autres obligations. On s’en fout, on va en _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ !!! Pendu pour ceux qui veulent…

14 Partie remise le lendemain midi et on file vers le départ de la rando de la Laguna de Los Tempanos. Surprenante rando qui nous fait d’abord traverser une magnifique tourbière dans une jolie plaine verdoyante. Nous suivons ensuite la rivière avant de nous enfoncer dans une forêt de lengas.

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17Le sentier est difficile à trouver mais nous arrivons quand même à notre objectif les pieds dans la neige. L’épaisseur est telle que nous ne pouvons voir le lac qui en est recouvert ni même le glacier. Les paysages sont grandioses.

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19Nous pique niquons et ne pouvons résister à une descente en luge (sans luge) au retour.

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Nous revenons du côté du canal pour la soirée et la nuit, au milieu d’une foule ahurissante. Nous sommes dimanche, et les Argentins n’ont pas pour habitude de passer cette journée sur le canap’ devant la télé.

6 jours à patienter avant notre départ en _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _. Mais que va-t-on faire en attendant ?  Découvrir cette étonnante Terre de Feu dans ces endroits toujours plus retranchés. Cap toujours plus au sud, nous roulons en direction de la célèbre estancia Harberton (la plus…-nan pas au sud- mais ancienne, 1886, plus touristique qu’autre chose aujourd’hui) où nous nous arrêterons uniquement pour retirer un permis de camping.

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On continue cette magnifique piste qui longe le canal, en attendant avec impatience l’ouverture sur la mer. Tout au bout, et la pour la peine, c’est difficile de trouver une latitude plus au sud sur ce bout de terre, on arrive à l’Estancia Moat où les travailleurs se relaient tous les 30 jours pour assurer la surveillance de la circulation maritime. On y retrouve 2 voyageurs (euh non 4, 2 p’tits loustiques sont cachés à l’arrière), en Land Cruiser, des français pour changer. On demande l’autorisation de camper sur la plage de Moat. Très très beau bivouac, particulièrement peu venteux lors de notre présence.

28La chance continue de nous sourire quand nous apercevons des dauphins en famille à 40 mètres de la plage. Nous les suivons, nous ne sommes pas certains qu’il s’agisse de Toninas. Ceux là ont l’air plus grand et plus gris, des Dustkys en fait.

29 La soirée au coin du feu s’impose : chipolatas, pièces de bœuf, pommes de terre, bouteille de rouge et mousseux rosé. On ne se laisse pas abattre.

On est tellement bien qu’on reste un jour de plus aux premières loges pour voir passer les dauphins très ponctuels à 10h et 18h.

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On trainera encore dans le coin 2 ou 3 jours de plus à tester tous les sites de camping au milieu des chevaux semi sauvages à la mèche rebelle…

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