20 jours en sac à dos à Cuba…
« Nos vemos », voilà les derniers mots adressés à Venturette. En espérant qu’elle ne prenne pas mal le fait que nous partions à Cuba sans elle. Promis nous ne tiendrons pas compte de ce nouveau pays dans nos comptes.
Mercredi 27 avril, 22h30 heure locale, aéroport de Buenos Aires, nous quittons définitivement l’Amérique du sud non sans un pincement au cœur. Nous nous préparons à monter dans l’avion qui nous déposera à Cuba, notre plus long vol à ce jour. Près de 9h avant notre 1ère escale à Mexico. Heureusement, nous voyageons de nuit et allons roupiller pendant la majorité du temps.
A Mexico, nous avons à peine le temps de faire l’immense queue de l’immigration, de se faire fouiller par la douane qu’il nous faut déjà rejoindre la porte d’embarcation pour La Havane, plus qu’à 2h20 !
13h30, La Havane, on met le pied à terre dans l’aéroport Jose Marti. La chaleur est écrasante. Le printemps sous les tropiques. Hum, ok, il faisait vraiment bon au Brésil. 38°C, voilà la moyenne qu’il faudra « supporter » pendant tout le séjour. Nous qui avons tous nos vêtements chauds sur nous pour nous alléger les sacs… On passe de nouveau à l’immigration présenter nos beaux visas, on récupère nos sacs et sautons dans un taxi en direction de Vedado, un quartier de La Havane, où nous avons réservé une chambre dans une casa particulière recommandée par Ula et Mick, passés par là quelques mois avant.
Voilà, Cuba nous sommes là.
Cuba, un des derniers pays communistes au monde. Cuba, une île, convoitée par de nombreux back-packers, des jeunes mariés et un max de canadiens. Qu’attendons-nous de notre séjour ? Une nouvelle expérience, une autre façon de voyager, un quotidien différent, mais aussi découvrir un monde à part parce que Cuba ne va ressembler à rien de tout ce qu’on a vu.
Par où commencer ?
Cuba, tout le monde a entendu parler de la révolution cubaine.
Le Che, Fidel Castro, tout le monde connait ces noms. Nous allons essayer d’en savoir plus sur ce pays unique. Cela commencera dans les rues de La Havane mais aussi dans le fabuleux musée de la Révolution. Bien que pas franchement pertinemment organisé (guide obligatoire quand on ne parle pas espagnol), il va nous permettre de mieux cerner le passé du pays et de mieux en comprendre les tenants.
Mais le plus beau musée du pays est pour nous, celui à ciel ouvert que nous avons devant nous. La Havane en elle-même.
Vibrante et authentique, il n’y aucune autre ville dans le monde comme elle. Depuis ces demeures à bout de souffle qui jonchent le Malecon témoins d’un passé chaotique,
à ses grandioses édifices coloniaux dans la Vieja Habana,
avec ses vielles voitures à faire pâlir n’importe quel collectionneur,
avec ses ruelles et ses balcons débordants de vie,
la Havane est hors du temps… C’est comme être dans un vieux film des années 50, la couleur en plus. L’atmosphère est unique, magique. Bien qu’en totale décomposition dans certains quartiers, La Havane ne peut que séduire.
Hormis le centre touristique, tout nous parait intact, inaltéré par le tourisme. Les Cubains grouillent dans la rue, à l’extérieur de leur habitation où l’air doit y être étouffant. La vie s’organise à l’extérieur ici. Trottoirs, terrasses et balcons sont envahies par les vieillards, les enfants, les familles entières. A l’inverse, les vitrines elles, sont inlassablement vides (y compris les étalages des pharmacies mais assurément pas ceux d’Havana Club…). Il n’est pas rare de voir un paquet de chips exposé comme une rolex à travers la vitre.
En bas de notre casa, déjà quelques vieux s’affrontent lors d’une partie de dominos. Nous faisons connaissance avec Lyssie, notre hôte, et ne tardons pas à partir à la découverte de cette ville. Depuis Vedado, il y a plusieurs km de marche pour rejoindre le centre de la Havane. Nous choisissons le Malecon pour s’immerger dans cet univers. On traine, on flâne, les yeux grands ouverts. Partout, il y a une scène à ne pas manquer.
On goute un peu à la vie cubaine en achetant de quoi grignoter aux vendeurs de rue. Comme tout le monde on fait la queue (même un arrivage de tongs rameute tout le pays), pour plusieurs churros qu’on paye quelques pesos. Des pesos, oui, mais des pesos cubanos. Deux monnaies circulent dans le pays : le peso cubano, la monnaie nationale et le CUC, le peso convertible qu’on trouve dans toutes les mains des touristes et qui est utilisé pour tout ce qui a trait au tourisme. Evidemment celui ci vaut plus que le peso cubain, 25 fois plus ! Pour autant, rien n’empêche les étrangers de posséder des coupures de la monnaie nationale et de l’utiliser. Pour certains vendeurs de rues par exemple, ce qui nous permettra de manger pour 3 fois rien. 10 centimes d’euros la boule de glace, 30 pour les churros, 75 pour la pizza… de quoi réconcilier n’importe quel porte monnaie avec Cuba. Encore faut-il être au courant et ne pas donner des CUC là où le prix est affiché en pesos cubanos !
Pour autant, on n’échappe pas aux restaux touristiques du vieux centre qui offrent l’avantage de pouvoir écouter de la musique cubaine. « Buena Vista Social Club », des grands classiques, un peu toujours les mêmes en fait, à toutes les sauces. Mais on ne s’en lasse pas ! En ce qui concerne la gastronomie cubaine, pas de grandes révélations. Il parait que la meilleure est à Miami, non ? Les bases : du riz, des haricots rouges, du maïs, du yucca, du poulet et quelques produits de la mer. Simple, mais bon ! J’oubliais les fruits…
Notre 1ère impression sur les Cubains est bonne, vraiment bonne en fait.
Certes, on se fait un peu harceler pour monter dans un taxi ou s’installer dans un restau, mais ils n’insistent pas. Personne ne nous regarde non plus avec des gros yeux. Les Cubains semblent habitués à la présence des touristes et n’y prêtent pas plus attention que ça. Quelque uns viendront nous demander du savon, shampoing ou autre produit du quotidien (médicaments aussi), mais rarement de l’argent. Les Cubains sont en effet rationnés sur ce genre de produits (du moins c’est ce qu’on nous en dit, on sait que les choses sont en train de changer depuis que Fidel à céder le pouvoir). L’état leur donne d’ailleurs des coupons pour se procurer ses produits, mais des fois un savon pour le mois ne suffit pas.
Autre constat, les cubains nous paraissent relativement sveltes pour des latinos. Le rationnement y serait-il pour quelque chose ?
2 jours à La Havane et il est temps d’organiser notre prochaine étape. Sans Venturette, c’est sur, on se sent pas mal limités et prisonniers des horaires de bus. Mais bon, on y arrive. De toute façon, ici tout est fait pour le tourisme. Impossible de circuler via les bus locaux, il nous faut prendre les bus Viazul, ceux réservés aux étrangers, ceux qui coûtent 25 fois plus chers (il en est de même pour les taxis, il y a ceux agrées à prendre des touristes et les autres). Et oui, pas question d’être entassés au milieu des cubains, le gouvernement nous impose d’être dans des bus confortables tous neufs avec clim et toilettes. On ne va pas s’en plaindre, mais pour la peine on a un peu l’impression d’être dans une bulle dans un circuit parallèle. Mais au moins, les bus sont à l’heure, les chauffeurs fiables et les pauses nombreuses, un peu trop fréquentes et longues même. C’est avec grand plaisir que le chauffeur nous arrête dans toutes les aires de repos touristiques où nous sommes invités à consommer et acheter x souvenirs.
Nous sommes quand même bien contents de ne pas avoir à conduire ici. Plus qu’ailleurs, la route est envahie par vieillards et enfants, et véhicules en tout genre. Pas de dos d’âne ici, les voitures roulent incroyablement vite dans les villes si bien qu'on se demande quand est ce qu’on va finir par renverser quelqu’un. Au moins nous pouvons profiter du paysage et constater que le pays est relativement propre. En même temps, les emballages sont réduits au strict minimum, même une simple poche plastique est une denrée rare.
A 15h30, nous arrivons enfin à Vinales, et nous sommes bien contents d’avoir déjà le contact d’une amie de Lissye pour notre 2nde casa particulière. Toute une horde de sauvages nous attend à la sortie du bus pour nous rabattre dans leur casa. Et oui, à Cuba, nous ne pouvons pas non plus loger n’importe où. Il y a tout un réseau de casas particulières officielles qui sont aptes à loger les touristes.
Attention, certaines familles peuvent prétendre l’être mais ne le sont pas ce qui expose à une certaine insécurité. Pour ces familles, cela représente une source de revenus considérable. Compter en moyenne 25 CUC par nuit alors que le salaire mensuel moyen est estimé à 15 CUC. Imaginez un peu. Ajouter à cela, le petit déjeuner à 3 CUC et un diner à 8 CUC, des pourboires en CUC, on comprend que les Cubains cherchent à nous garder le plus possible dans leur casa. Certains se montrent même très insistants et n’hésitent pas à vous raconter qu’il y a assez à voir dans leur ville pour y rester une semaine. Attention, ce n’est en général pas tout à fait vrai. Néanmoins, ceux agrées auraient à reverser au gouvernement une somme de 200 CUC tous les mois que leurs habitations soient occupées ou non. Difficile de savoir le vrai du faux dans tout ça. Mais il est clair que ce système a engendré des inégalités incroyables.
Tata est donc bien là pour nous accueillir avec sa petite ardoise « Esther » et aussi sa jolie moustache ! Mais c’est finalement chez Gladys et Vladimir que nous allons aller. C’est comme ça que ça marche ici. La casa est à 2 pas du centre et du parc de Vinales. La chambre est immense avec clim, ventilo et salle de bain privée. Nous avons en plus une entrée indépendante et une jolie terrasse. Une des meilleures, nous y resterons 4 nuits, temps nécessaire pour découvrir le coin.
Nous commençons d’abord par une belle marche au coucher du soleil dans la vallée de Vinales. Nous y rencontrons Juan, vieux fermier, et nous nous laissons tenter par ses cigares.
Après en avoir testé un, nous lui en prenons quelques uns en échange de quelques pesos cubanos. Nous acceptons aussi son invitation (intéressée certes), et le suivons jusqu’à sa splendide ferme. La vue sur la vallée est superbe et sa femme Luisa adorable. Un nouveau cigare, un bon café cubain et nous reprenons notre marche.
Pendant ce temps, la fille de Gladys, Laura nous prépare un excellent repas : aujourd’hui, un poisson chacun accompagné de riz, haricots rouges, crudités que nous prenons dans la salle à manger de la famille. Quel contraste ! Alors que Juan et Luisa vivent en totale simplicité, Gladys et sa famille semble avoir tout le confort à l’occidentale : télé, lecteur de DVD…
Nous montons en selle le lendemain après un petit déjeuner gargantuesque (le meilleur de Cuba) : pain, beurre, pates de fruits à la goyave, omelettes aux légumes, café, chocolat chaud, jus de fruits frais et une immense assiette de fruits ! On se réconcilie d’ailleurs avec la papaye que l’on trouve dans tous les pays d’Amérique latine. Jusque là nous trouvions que cela avait un gout de vomi… avant de gouter celles de Cuba, un régal.
Tatico nous attend avec Poncho et Pépé, nos 2 montures. Cette fois ci, une agréable ballade sans galop imprévisible pour approcher les mogotes, formations rocheuses, et zigzaguer entre les champs de tabac et de yucca.
Un arrêt dans une grotte où nous pouvons prendre un bain assez spécial et l’incontournable visite de la ferme de tabac. On nous explique la fabrication du cigare cubain et on nous désaltère avec une bonne coco fraiche auquel on a rajouté du miel, et une lichette de rhum bien sur !
De retour dans la ville, passage obligatoire au stand de « peso pizza », puis à celui des glaces. On réserve nos excursions pour les prochains jours. Et nous partons à pied via la route sous une chaleur incroyable jusqu’au belvédère du parc. Nous dinons dans la rue ce soir, quelques centimes d’euros pour une demi-douzaine d’empanadas.
Lundi 2 mai, un petit jour d’avance pour 28 mètres sous la mer pour mes 28 ans. Nous partons à Maria La Gorda, le plus beau spot de plongée de Cuba sur l’ile principale.
Au programme, la découverte d’un immense mur de corail noir. Peu de poissons il est vrai, mais quand même une murène, des superbes poissons lions et puis tous ceux qu’on a l’habitude de voir en snorkeling. Mais le plus impressionnant sont les tunnels qu’on nous fait prendre, les tubes fluorescents, les fleurs de coraux multicolores…
Nous avons encore toute l’après midi à profiter de la superbe plage en utilisant notre masque et notre tuba.
Pour finir cette dernière journée de mes 27 ans, un cigare-mojito s’impose sur notre terrasse. Et j’aime autant vous dire que les mojitos de Gladys vont être les meilleurs. De toute façon, tout ce que fait Gladys est le meilleur de l’ile. Ce soir c’est elle qui se met aux fourneaux : au menu de la langouste ! Un délice… Une petite intrusion du Francais dans la casa voisine pour nous apprendre tout triomphant que Ben Laden aurait été trouvé et tué, et nous en revenons à nos mojitos.
3 mai : Aujourd’hui c’est Vladimir qui me gâte en m’offrant tout un filet de mangues. La saison commence à peine ici ! Parfait pour notre nouvelle excursion à Cayo Jutias. Une journée à profiter d’une merveilleuse plage. La mer surtout est irréelle, les Caraïbes, mais la plage en elle-même n’a pas le charme du Brésil.
Le soir nous reprenons notre diner chez Gladys.
Sa famille n’arrête pas de nous surprendre quand nous découvrons le gigantesque gâteau d’anniversaire sur la table. « Restez nourris à Cuba », disait le Lonely Planet, alors que nous croulons sous des tonnes de bouffe depuis notre arrivée.
Dommage, il est temps de continuer notre route. Les coordonnées de Gladys et Vladimir, on recommande chaudement cette casa : Adela Azcuy n° 10-A, (53)(048) 79-33-14, (53)53373911, vladimir67@correodecuba.cu, juste après le stade de base-ball, un des sports national du pays.
Une nouvelle fois nous nous levons aux aurores pour monter dans le bus vers Trinidad. Là-bas, nous sommes attendus par Roberto. La casa encore une fois est super.
Un frigo en plus cette fois-ci, et une belle terrasse pour un petit-déjeuner bien agréable. Trinidad est réputée pour être la plus belle ville du pays. Elle est aussi très touristique et le spectacle salsa en plein air du soir nous donne un peu l’impression d’être au club med.
Nous n’y resterons qu’une nuit. Changement de programme finalement. En se renseignant sur les activités dans le coin, nous sommes tombés sur un bon plan… vraiment super bon plan. Certaines agences du pays organisent des week-ends pour les locaux dans des hôtels tout inclu dans les plus belles stations balnéaires. Rien n’empêche les étrangers de s’y joindre, encore faut-il le savoir et bien tomber. C’est notre cas ! Nous signons donc pour 3 nuits-4 jours dans un cinq étoiles (on ne l’apprendra qu’après) sur Cayo Coco. Seul hic, le transport étant inclu, il faut que l’on soit à Cienfuegos demain pour attraper le bus. On raccourci donc notre séjour à Trinidad. On profite quand même de la superbe plage Ancon non sans tester les coco taxi.
Quand nous arrivons à Cienfuegos, pour une fois nous n’avons pas de « réservation » en casa.
On visite rapidement la ville de Cienfuegos et le lendemain, nous sommes prêts pour Cayo Coco. Aucun étranger cette fois ci, et le bus est un peu moins neuf que d’habitude et le chauffeur moins prudent. 5h de route, où nous pouvons enfin contempler ces immenses champs de canne à sucre. On comprend alors pourquoi Cuba ne manquera jamais de rhum. Sans doute pour ça qu’il n’y a pas de rationnement sur cette petite douceur locale.
En route, on ne peut manquer aussi les nombreuses pancartes de « propagande » socialo-communistes.
Mais force est de constater que le travail ne fait pas partie des valeurs principales dans la vie de tous les jours. Plus qu’ailleurs, nous restons ébahis devant la quantité d’hommes et femmes en âge de travailler en train de roupiller sur leur rocking chair à longueur de journée.
On arrive alors au Blau International Hotel où on tombe de haut. L’hotel est époustouflant. Un grand complexe organisé autour de plusieurs zones résidentielles. Plusieurs piscines, cours de tennis, billard, ping pong, 2 restaux, x bars… Waouhhh, on ne s’attendait pas à ça au regard du prix qu’on paye. Quand on découvre que la chambre double coute en réalité 130 euros, on se dit qu'on a vraiment fait une bonne affaire en payant 60 euros la nuit avec l’aller retour depuis Cienfuegos. N’oublions pas que tout est inclus, alimentation et boissons. Il est 13h30, on a petit déjeuné à 5h, on va se faire plaisir au buffet. Mais où sommes-nous exactement ? Pourquoi la serveuse nous parle en français ? Mais oui, on connait cet accent ! Les Québécois ! Ils sont tous là ! Voilà de quoi ils nous parlaient… 50 vols par semaine arrivent depuis le Canada chaque semaine à Cuba. Et au prix des vols, les Québécois se font un plaisir d’envahir ces hôtels surtout en plein hiver. Bienvenue au Québec ! On n’en croit pas nos yeux. Ils représentent 90% des clients, le reste étant les cubains aisés avec qui nous sommes arrivés. Nous qui voyions tant de français à Cuba jusque là, il n’y en a plus aucun. Cuba, 2 manières de voyager : en sac à dos à sillonner l’ile, ou en All-inclusive à profiter du soleil. On est bien content de pouvoir allier les 2.
Pas de temps à perdre, nous ne restons pas 15 jours, nous. 4 jours ça va passer vite. On fonce donc voir la mer, agitée en ce 1er jour mais toujours aussi attirante.
Au programme farniente, on est là pour ça. On se chamaille un peu pour savoir lequel des 2 va aller chercher mojitos et pina colada.
Très vite notre activité principale se résume à manger ! Rien d’exceptionnel, mais pas mal de choix.
On assiste au spectacle du soir et on retrouve enfin notre luxueuse (du moins pour nous) chambre, dans laquelle on ne sera pas bien souvent.
Le lendemain, la mer s’est métamorphosée. Plus un pet de vent, l’eau est transparente à souhait.
On ne résiste pas à un petit tour en kayak dans cette eau tout simplement divine, ni même au pédalo ! QUOI ? C’est inclu ! C’est tout simplement féerique.
On mange aujourd’hui au restau au bord de la piscine, qui par bonheur n’est pas un buffet. On va éclater avant la fin… Heureusement, on ne reste que 4 jours. C’est alors que nous découvrons une bouteille de ricard ! Ils nous l’avaient cachée. Les mojitos et pina coladas sont délicieux, mais on tuerait pour un ricard. La bouteille est bien entamée mais heureusement, on en trouve d’autres dans les autres bars (non, on n’est pas alcoolique, on aime juste beaucoup le ricard, et puis ça fait vraiment longtemps !). Visiblement, les barmen ne semblent pas habitués à en servir. Ils nous le servent pur sans glaçon ni eau… On découvre aussi des belles bouteilles de martini. Pfff, c’est sur on n’aura jamais assez de temps.
Mais même avec tous les meilleurs efforts du monde notre consommation, ni celle des Québécois en vacances, n'égale celles des Cubains. Ils s’empiffrent à longueur de journées (snack ouvert 24h) et boivent comme jamais. Comment font-ils ? C’est inhumain. Pourtant les Québécois viennent équipés, avec des mugs géants qu’ils se font remplir pour ne pas avoir à quitter leur transat. On est vraiment des débutants, nous. Un autre monde, mais c’est aussi ça Cuba.
Plus qu’une journée déjà pour perfectionner notre bronzage et nous devons repartir. La conduite des cubains lors du dernier repas est hallucinante. Ces derniers n’hésitent pas à remplir des sacs plastiques et des sacs plastiques de bouffe qu’ils prennent au buffet pour ramener à la maison. Tout le monde est consterné. Voilà, une nouvelle expérience. Nous avons découvert une autre catégorie de cubains, plus aisés et franchement moins sympathiques et respectueux. Comment fermer les yeux sur la quantité de bouffe qui est gâchée devant ceux aux yeux plus gros que le ventre qui se remplissent x assiettes sans pouvoir en manger le tiers, alors qu’on parle de rationnement aux autres cubains ? La peur de manquer, ceci explique peut être cela…
Enfin, ce qui est bien drôle, c’est qu’à l’aller nos compagnons de route n’avaient aucune affaire, et qu’au retour, ils repartent avec des sacs monstrueux. Sans blague, ils ont du tout prendre, oreillers, serviettes… On hallucine, tout le monde le voit bien et personne ne dit rien.
Le trajet retour en bus n’est pas franchement agréable. Notre chauffeur et notre guide qui ont eux aussi profité de l’hôtel semblent bien imbibés. Et ça, ça ne fait rire personne.
A notre retour, nous passerons un jour de plus à Cienfuegos.
On traine dans les rues, on retourne chez Coppelia, le meilleur glacier du pays. Il faut s’armer de patience par contre. Comme partout, il y a la queue. Mais ces Cubains semblent mieux éduqués que ceux qui ont les moyens d’aller dans les all-inclusives et font sagement la queue. « Ultimo », voila juste ce qu’il faut penser à demander quand on prend place. Ensuite, il faut essayer de comprendre dans quelle salle il faut aller. Cela dépend éventuellement de la monnaie avec laquelle vous voulez payer, et de pleins d’autres facteurs totalement inconnus. Nous souhaitons payer en pesos cubanos. Nous n’en avons retiré que l’équivalent de 50 euros, mais tout est tellement pas cher qu’on va s’en retrouver sur les bras. Ensuite quand on te dit d’entrer, tu t’installes à une table à 4 (où tu n’as pas le droit d’être à plus et où tu seras aussi rejoint par de parfaits inconnus). Tu attends à nouveau dans cette grande salle à moitié vide, en te demandant mais pourquoi donc ils ne la remplissent pas. Une serveuse vient prendre ta commande sauf que tu ne comprends rien à leur système. Eux vont croire que c’est parce que tu ne parles pas bien espagnol, mais non le problème n’est pas là. Un conseil : prend comme tout le monde, en réduisant les quantités par 4 et ça devrait aller. Le prix de la boule varie en fonction du parfum, et les parfums dispos varient en fonction des jours. En général, il n’y en a que deux. Mais c’est pas grave, parce que c’est un pur bonheur. Ces glaces sont un must et en plus, elles ne nous rendent pas malade. Par contre, on n’a pas touché au verre d’eau qui est servi avec. Quand vient l’addition, ne discute pas. Non, il n’y a pas d’erreur. Si ça ne coute que 30 centimes d’euros pour une quantité monstrueuse de glace, c’est normal, et c’est pour ça que c’est populaire. La prochaine fois, promis, on s’achète une glacière.
Le lendemain, nous prenons le bus pour Varadero, la péninsule où les hôtels de tourisme international se concentrent pour accueillir les étrangers en lune de miel ou en quête de soleil. C’est ici que nous avions réservé un hôtel all inclusive depuis Buenos Aires. On ne savait pas alors qu’on trouverait sur place un package comme celui de Cayo Coco. Nous avons bloqué les 2 dernières nuits de notre séjour ici. Avant cela, nous souhaitions rejoindre Matanzas et de là passer une journée à Playa Coral réputée pour son snorkeling. Mais devant les commentaires négatifs des casas sur Matanzas et les « difficultés » de transfert, nous resterons finalement sur Varadero. Impossible d’avancer les dates de notre réservation, nous nous trouvons alors un hotel tout simple, mais en plein sur la mer pour profiter un peu plus de cette splendide péninsule.
Toujours le même tableau, sable blanc et eau cristalline, mais je vous rassure, on ne s’en lasse pas. On déplore juste le manque de cocotiers… 2 jours ici, à « prendre des marches » sur la plage comme disent les Québecois, sur un bout des 14 km de la péninsule.
Encore une fois, nous sommes estomaqués par les tarifs trouvés sur place : 30 euros pour une chambre double avec petit dej buffet et une vue comme celle là…
C’est le prix du Formule 1 en France, non ?
Vendredi 13 mai, nous déménageons à quelques kilomètres pour aller à l’autre hotel, le Villa Tortuga. All inclusive 3 étoiles, plus simple qu’à Coco mais tout autant satisfaisant. La bouffe est même meilleure, par contre pas de ricard. Mais ne vous inquiétez pas, y’a toujours le duo de choc, pina colada et mojito.
A notre grande surprise, pas tant de Québécois (40% peut -être), mais des Russes. En fait, c’est plutôt de la vodka qu’on trouve au bar.
On est aussi surpris par le nombre de familles cubaines qui viennent profiter de la plage que ce soit pour une journée ou même pour le week-end. On entend tellement de choses sur cette péninsule : « là où les Cubains n’ont jamais mis les pieds », « barre d’hôtels sur 14 km qui rend la plage inaccessible aux non-clients », … Tout cela ne s’avère pas tout à fait exact. Les Cubains ont tout à fait accès aux plages et en profite comme tout le monde.
De nouveau nos déplacements se limitent à : de la chambre au restau, du restau à la plage, de la plage au bar (plusieurs fois, il faut rester hydratés), et de la plage au restau.
Et voilà notre séjour touche à sa fin. Une dernière nuit à la Havane, un dernier coucher de soleil sur le Malecon et nous repartons vers le Mexique. Le vol se passe bien, cette fois ci nous sommes à la fenêtre et pouvant admirer l’ile d’en haut. La queue interminable à l’immigration nous fait louper notre vol pour Veracruz, mais heureusement nous arrivons à prendre le suivant, 1h plus tard.
Ce séjour nous a permis de nous donner une meilleure vision de ce pays, autre de ce que les médias veulent bien nous en dire. Pour autant, beaucoup de choses semblent changer à Cuba. Quand nous sommes arrivés, nous croyions que l'embargo des USA concernait aussi les vols touristiques... Lors de notre départ, nous constatons sur l'écran qu'il y a plus de 5 vols par jour qui relient La Havane à Miami !
Cuba tourne progressivement une page et les Cubains ne semblent pas s'en plaindre.