J7 (Suite) : P'tite escapade à Mostar
J7 (Suite) : P'tite escapade à Mostar (Bosnie-Herzégovine)
A 1/2 heure de la frontière croate, Mostar vaut vraiment le détour. Plus grande ville de l'Herzégovine, Mostar a considérablement souffert de la guerre.
En gros pour reposer un peu le contexte historique : il faut savoir que cette guerre est la conséquence de la dislocation de ce qu'on appelait à l'époque la Yougoslavie, qui elle-même résulte de la chute des régimes communiste de l'Europe de l'Est. Pour rappel, la Yougoslavie regroupait les actuels pays de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine et Kosovo. Et tout ce beau monde va s'opposer sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine !
En 91, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance. L'armée populaire Yougoslave (la JNA) sous le commandement serbe attaque alors la Croatie. La Bosnie, ne voulant pas participer à cette guerre contre la Croatie, déclare elle aussi sa souveraineté en 92.
La République serbe de Bosnie, dirigée par Radovan Karadzic (mais oui, vous le connaissez, celui qui vient d'être arrêter en juillet pour crime contre l'humanité !), déclare à son tour, mais sans aucune procédure constitutionnelle, son indépendance.
La Bosnie-Herzégovine connaît alors trois ans et demi d'une terrible guerre d'agression et d'extermination des populations bosniaques, croates et serbes. L'ONU tente de pacifier la situation en dépêchant des Casques bleus mais en vain. En août 95 face à l'inefficacité de l'ONU, l'OTAN intervient. Les Accords de Dayton signés le 21 décembre 1995 par Izetbegovic (bosniaque), Tudjman (croate) et Milosevic (serbe), mettent fin à l'agression serbe. La Bosnie-Herzégovine devient une confédération de deux États, la Fédération croato-bosniaque (51 % du territoire, 65 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire, 35 % de la population).
La guerre a causé la mort de 102 622 personnes, dont 55 261 civils.
Sachant maintenant tout ça, vous allez me dire mais qu'est ce qu'ils sont allés faire là-bas ??? Ben, honnêtement c'est bête d'être aussi près et de pas y aller. Alors bien sûr c'est pas ce qu'on recommandera en premier, mais on est quand même content de l'avoir fait.
Tout d'abord, la route pour y aller n'est pas si terrible. Elle est même très correcte. Par contre, l'ambiance à l'approche de Mostar est unique. En fait, la ville est dans une cuvette entourée de collines desquelles on s'imagine très bien les bombardements. L'atmosphère qui y règne fait froid dans le dos. Je sais pas, c'est difficle à expliquer, comme si les stigmates de la guerre étaient omniprésents alors que la paix est signée depuis plus de 10 ans.
On arrive donc dans Mostar, disons la ville "moderne", là où le quotidien rythme la vie des Bosniaques. On commence alors à prendre conscience des ravages de la guerre.
Des immeubles en lambeaux, des façades ravagées par les impacts des balles et bien-sûr pas mal de cimetières.
Dans ce contexte, c'est assez délicat de prendre des photos ...
En voici quand même quelques unes
Petite photo assez insolite :
Les revolvers sont interdits dans le parc au même titre que les ballons, les chiens ou les vélos. Par contre, en dehors ...
Mais Mostar c'est aussi une vieille ville avec son célèbre Stari Most (Vieux Pont) et son quartier touristique. Et oui, parce qu'on est pas les seuls (et loin de là) à avoir eu l'idée d'y faire une virée. Et là, on change totalement d'ambiance. Le Mostar-Est lui non plus n'a pas été épargné par les combats mais la différence c'est que l'ONU l'a entièrement reconstruit.
Cependant, la vieille ville a su conserver de nombreux vestiges de son histoire. Elle se situe au carrefour des civilisations orientales et
occidentales, bercé d'influences musulmanes, ottomanes, slaves, catholiques et
orthodoxes. Les édifices culturels et religieux propres à chacune de ces cultures
se mêlent aux paysages de montagnes et vallées.
Le "Stari Most" reconstruit par l'ONU
Vue depuis le "Stari Most"
On a du mal à croire qu'on est en Bosnie, on se croirait plutôt dans un Souk ! Et pourtant...
Ce soir là, pour la première depuis notre départ nous n'aurons pas à monter notre tente. Pour autant, ce n'est pas un réjouissement, c'est juste que les camping en Bosnie ça ne court pas les rues, et on arrive trop tard en Croatie pour en trouver un.
C'est donc ici qu'on testera notre toute première nuit dans la Corsa. Verdict...voir le lendemain.