Montréal et ses transports...

Cela fait maintenant plus de 5 mois que nous empruntons les transports en commun de la ville de Montréal.

Posons le contexte d'abord :

Montréal : 363 km², 1 637 563 hab, 4 505 hab./km2
Paris : 105,40 km², 2 181 371 hab, 20 696 hab./km
La comparaison est inévitable alors nous nous jetons à l'eau...

Si on devait donner nos impressions comme ça à chaud ça serait : Vive la RATP et les transports parisiens (malgré les grèves annuelles qui nous font tous suer) !!!
Nous parlons donc d'abord du réseau du métro: 3 lignes + 1 mini qui couvrent les 363 km2. Soit environ 3 fois Paris intra muros !!!! (14 lignes pour Paris). Un peu léger donc mais c'est vrai que ça ne doit pas être évident de couvrir une surface aussi vaste.
Ici, il ne faut pas compter 5 à 10 min pour aller d'une station à l'autre à pied comme un Paris. Le métro trace et parcours des km ! Pour pallier l'insuffisance des lignes de métro, le réseau d'autobus est là, soit 170 lignes qui sillonnent la ville (seulement 60 à Paris)

Voila pour les chiffres et pour le théorique. A l'usage, tout est bien différent.

D'abord, les bus qui passent une fois sur 2 en hiver, du moins sur les lignes que nous empruntons. Sur ma ligne, en temps normal 1 bus toutes les 10 min. Seulement, dès qu'il y a le moindre flocon de neige, c'est le néant.
Obliger de se taper 2 km à pied sous une tempête de neige pour pouvoir rejoindre le métro numéro 1 qui passe lui toutes les 6  min aux heures de pointe (?!) et enfin arrivés au métro numéro 2 qui lui est constamment en panne (quasiment tous les jours sans exception ! incident passager, trafic perturbé, canalisations endommagées par le froid... et autres), et enfin se retaper 10 min de marche pour rejoindre notre petite maison.

PffffffffPffffffff, et après on entend dire que le réseau de transport de Montréal est le meilleur de tout le Canada, (on n'imagine même pas ce que ça doit être dans les autres villes !) et même accrochez-vous, qu'il est meilleur que celui de Paris !!!! Le métro est peut être plus agréable et plus confortable dans le sens où oui, effectivement, il est plus récent (wagon plus spacieux, clim, porte automatique qui nous évite de toucher cette satanée poignée dégeu que tout le monde prend à pleine main pour ouvrir la porte...) mais au niveau du trafic, ça n'a rien voir.

D'abord, des métros beaucoup moins fréquents. On a pris la mauvaise habitude de ne jamais attendre sur le quai à Paris alors qu'ici on peut l'attendre entre 5 min et 10 min aux heures de pointe. Vous allez me dire c'est pas la mort non plus, certes mais 5 min par ci par là, au final; ça commence à faire.
Autre petit luxe parisien bien appréciable dont on doit se passer : les panneaux indiquant le temps d'attente avant le prochain train.
Pas de sonnerie non plus qui prévient de la fermeture imminente des portes. Ça c'est quand même relou !

En ce qui concerne le comportement des gens, là aussi quelques différences.
Bien sur on connaît le manque de courtoisie et de politesse des Parisiens dans les transports. Les Québécois ne sont toutes fois pas beaucoup plus courtois quand il s'agit de laisser sa place à une femme enceinte ou à une personne âgée. Faut dire que les places assises dans le métro se comptent sur les doigts de la main ici. Ce qui est pas plus mal, parce que du coup il y a plus d'espace pour se tenir debout. Bref, souvent ici il faut l'intervention d'une tierce personne, elle même debout qui demande à une femme enceinte debout si elle veut s'asseoir et qui fait lever une personne assise pour lui laisser la place.
Par contre, les gens ici ne sont vraiment pas stressés et pressés. Ça c'est sur ! On pourrait penser que c'est plutôt une bonne chose, ben en fait, pas trop, non. J'explique : aux heures de pointe, vu qu'il y a toujours des problèmes de trafic, la foule s'accumule sur les quais. La logique voudrait donc que quand un métro arrive par je ne sais quel miracle, les gens consentent à se tasser un peu, histoire de faire rentrer le plus de monde possible. Ben, non, le métro arrive, quelques gens rentrent et s'installent confortablement debout en train de lire leur journal bras ouverts en prenant un espace monstre. Tandis que ceux qui n'ont pas pu rentrer et qui n'en n'ont d'ailleurs pas envie, de peur de frôler leur voisin, attendent patiemment le prochain métro qui arrivera un jour ou l'autre. Du coup, c'est l'enfer, les gens arrivent par vague et c'est l'histoire sans fin. Donc au risque de déplaire à certains, on fonce dans le tas parce que y'a pas moyen qu'on attende un métro alors que y'a encore de la place dedans ! Désolé, mais nous on ne peut pas se permettre d'arriver en retard au boulot juste pour notre confort !

Donc, dans le match qui oppose la RATP à la STM, c'est bien la RATP qui gagne. D'ailleurs, je n'ai pas trop parlé des trains de banlieue, qui sont très peu empruntés. Pas grand chose quand on sort de l'île de Montréal à l'inverse de Paris ou les trains de banlieues sont plus qu'indispensables ! Bien sur, l'étendue de la ville ici ajouté aux conditions climatiques extrêmes constituent des contraintes non négligeables.

A oui, autre petite anecdote rigolote : à notre arrivée, le speech du gars à la vente des billets pour nous venter une extraordinaire nouveauté très ingénieuse en ce qui concerne les titres de transport ! A savoir : la merveilleuse carte à puce !!!! Wahoooooooooo ! Alors, oui c'est vrai c'est pratique mais bon ça existe depuis un bail à Paris. Bon bien sûr, on ne lui a rien dit et on a joué les émerveillés pour ne pas le casser dans son engouement.

Petit détail aussi quand on prend le bus. Toujours se mettre gentiment à la queue leu leu et ne pas rentrer dans le bus en troupeau comme on le fait à Paris. On risque de se faire jeter des pierres. Attention, les Québécois sont très réglos pour ça et ça rigole pas !!! Toujours une histoire de places assises...

Tout ceci pour vous présenter notre futur projet d'acheter des vélos pour pouvoir aller au boulot en pédalant ! Certes, un peu loin : 10 km chacun aller, mais pas plus long (beaucoup plus économique, les transports sont hors de prix en comparaison au service fourni ) et sûrement plus agréable du moins lorsque la neige aura disparu. Rappelons que les cyclistes l'hiver ici ne sont vraiment pas appréciés ! Aucune piste cyclable n'est dégagée, la ville a déjà du mal avec les routes et les trottoirs !