Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Str & Pericou
8 septembre 2010

Trek 2 : Huayhuash Trek ! ENORME !!!

Le must de la Cordillère Huayhuash, un immanquable pour les randonneurs, ce trek est une pure merveille. Nous étions partis pour 10 jours, nous le ferons finalement en 9. 9 jours, entre 4000 et 5000m avec un arriero et 3 anes. De cols en cols, de lagunas en lagunas, nous n'en demandions pas tant ! Un trek largement à la hauteur de nos espérances. Une ou deux journées assez difficiles néanmoins, ajouté au froid glacial qui sévit la nuit à ces altitudes, aie aie aie. Mais on en veut ENCORE !!!

Et voila que ca recommence. Nous devons cette fois ci nous organiser pour partir 10 jours avec la même formule que lors du trek précédent : arriero et mules. Un nombre incalculable d’heure au marché de Huaraz pour nous approvisionner en nourriture. On achète les pains par centaines et ses rats refusent de nous en offrir un seul en cadeau.  Point positif : nous pouvons nous rendre au départ du sentier en voiture, la laisser là-bas et la récupérer au retour puisque ce trek est une boucle.

Avant de nous lancer, nous prenons soin de nous procurer une carte topographique sur Huaraz. On part pour 10 jours , sans guide, on ne voudrait pas se paumer. Je m’achète aussi un sac de couchage. Plus rentable que de le louer à chaque fois. Un peu volumineux certes, il a quand même le mérite d’être méga chaud, -10°C, et surtout très bon marché.

Toujours aussi crevés par la préparation, nous entamons la longue route qui se transformera en piste qui nous sépare de Llamac, point de départ. Et là, devant les quantités astronomiques de bouffe que nous avons dans le coffre, nous nous offrons une nuit à l’hotel pour pouvoir répartir tout ca dans nos sacs de riz. La chambre ne compte pas moins de 8 lits, rien que pour nous, qui ne nous serons pas de trop pour étaler tout notre bazar. C’est que nous partons pour 10 jours en pleine montagne. Il s’agit de ne RIEN oublié.

Le jour même du début du trek il nous reste encore 2h de piste cahoteuse. Mais nous arriverons à temps pour  retrouver notre arriero vers 10h dans le village paumé de Llamac.

Une bonne heure sera nécessaire pour répartir les charges et équiper les anes.

2

Nous confions Venturette à un habitant de Llamac qui nous assure qu’elle sera entre de bonnes mains dans sa cour.

1

Zouuuh, 11h, il est temps de mettre les voiles. 

J 1 :  pour cette 1ere journée, surtout de la marche sur la piste avec la traversée de quelques villages et les 1ers péages qui ne nous font pas trop sourire.

3

Il y a encore quelques années, les communautés ne faisaient rien payer aux randonneurs. En revanche,  les tentes étaient pillées pendant la nuit. Ainsi, pour plus de sécurité, sous toute logique, ils ont décidé de faire payer des droits d’entrée à plusieurs niveaux du trek aux randonneurs et ont promit de ne plus voler ?!!! Scandaleux… Nous en avons quand même pour 50$ par personne pour les 9 jours. Voilà le Pérou pourri par le tourisme. On a essayé de leur expliqué qu’un jour les touristes en auront raz le bol de se faire prendre constamment pour des cons et y iront voir ailleurs. Par exemple, pour ceux qui sont exaspérés par tout ça, la boucle du Cedro Alpamayo est gratuite et je pense aussi sensationnelle.

Pendant les 3 1eres heures, nous marchons avec notre arriero, Tito (ou plutôt Elmert, embrouille à suivre…). Sur le reste du chemin, nous rencontrons une p’tite vieille non seulement bien intéressée par mes Crocs qui pendouillent de mon sac et qui en plus veut qu’on lui amène ses vaches au prochain point d’eau. Ok pour les vaches, on veut bien les faire avancer avec nous (quoiqu’on ne sait pas trop d’en quoi on s’engage ?!), par contre je garde mes  shoes !

4

Pierrick le berger !

Plus nous avançons plus nous entrons dans la Cordillère pour notre plus grand plaisir.

5

A 16h30, après 5h de marche et 700m de dénivelé nous arrivons au campement. Nous qui n’avons croisé personne en chemin, nous sommes surpris d’y trouver un max de tentes. Mais d’où viennent-ils tous ? En fait, beaucoup « zappent » cette 1ere journée et se font déposer au campement par les bus. Force est de constater que nous sommes les seuls à faire le trek en solo. Il n’y a que des groupes autour de nous, tout particulièrement des Israéliens par dizaines qui viennent envahir le Pérou à la fin de leur service militaire. Ahhhhhhhhh, les Israéliens au Pérou, on n’en a pas fini avec eux. Un peu une plaie. Ils sont là partout en masse, ils veulent faire tout et n’importe quoi en un temps record sans grande discrétion.

Ils sont tous dans leur méga tipi autour du pop corn que l’on entend éclater de notre tente, alors que nous, nous les gelons dehors à cuisiner. Ca commence mal en plus : depuis notre arrivée, aucun signe de vie de notre arriero. Evaporé dans la nature. Encore une fois,  nous nous retrouvons à cuisiner dans la nuit en attendant son retour, lui qui était en fait chez son oncle dégustant son 1er diner. Les boules…

6 Mon tout nouveau sac de couchage sort victorieux de l’épreuve de la 1ere nuit m’offrant le meilleur des conforts (enfin, la couette aide bien aussi) alors que la tente est gelée.

J2 : Le lendemain matin, notre arriero a encore disparu, faut croire que c’est une habitude chez lui. On questionne les autres guides qui nous apprennent qu’un des ânes s’est fait la malle et a décidé de rentrer à Llamac dans la nuit. Dia, dia, dia, ça se présente mal cette histoire ! Mais non, à 8h, Elmert revient au galop sur un cheval qui remplacera la tête de mule.

Oufff, sauvé, on va pouvoir commencer à marcher pour atteindre notre 1er col qui nous offre des jolies vues sur la laguna roja.

8

Nous entamons la descente où Elmert est censé nous attendre pour nous indiquer un itinéraire bis nous permettant de nous isoler du sentier principal. Mais celui-ci semble être aussi têtu que ces mules. Personne au rdv. Tant pis, on se débrouillera tout seul. On se paume un peu, mais arrivons finalement à notre but : surplomber la magnifique laguna Mitucocha.

10

Nous en faisons le tour avant de rejoindre notre campement où nous avons l’heureuse joie de constater qu’Elmert a monté notre tente. Geste appréciable … 2ème bonne surprise nous n’avons plus qu’un groupe de 5 à côté.

11

J 3 : Nous allons en faire qu’à notre tête aussi pour cette 2ème journée. Hors de questions de suivre l’arriero sur le sentier principal, que les mules sont obligées d’emprunter. Bien trop loin des montagnes à notre goût, nous voulons en suivre un autre qui n’est pas très bien tracé sur notre carte. Alors nous demandons au guide du groupe voisin si nous pouvons les suivre de loin pour ne pas se perdre. Ok, mais il nous avertit que la journée va être plus dur que la veille. Nous repartons donc en direction de la laguna de Mitucocha que nous contournons pour monter un 1er col sans réel sentier.

12

Finalement, on entame la discussion au col avec le groupe et passons la journée à marcher avec eux. C'est que les bougres marchent vite et bien mais on suit le rythme.

Après avoir fait connaissance en haut, nous repartons pour un 2nd col, puis nous installons pour pique niquer tous ensemble au bord d’une nouvelle laguna.

13

14

Le ventre plein, nous nous attaquons au 3ème col, que nous n’aurions jamais trouvé sans guide. On commence à en avoir plein les pattes, mais la vue est exceptionnelle !

La redescente interminable nous mènera à la Laguna Carhuacocha.

17

Certains randonneurs choisissent d’y passer un jour de repos, pour nous, il nous faudra repartir le lendemain.

J4 : Le lever du soleil sur les pics qui bordent la laguna est magique.

19

Aujourd’hui, encore une fois, nous allons suivre un autre groupe de loin pour éviter tout égarement. Encore une journée magique avec 2 cols qui frôlent les 5000m au programme. Les images parlent d’elles mêmes.

29

Flans biens colorés

28

   

27

Coin pique nique

25

La forme est là et le soleil aussi

24

Pas mal non ?

23

Jolis reflets

21

Viscachas

30

En récompense de cette belle journée un site de campement fort agréable auquel nous arrivons assez tôt pour pouvoir profiter d’une aprem ensoleillée à jouer aux cartes les pieds dans la rivière.

32

31

J5 : Cette journée nous offrira un peu de repos puisque nous n’avons que 4h de marche via un petit col et une magnifique lagune.

Mais ce que nous attendons tous est bien-sur notre temps libre dans les bassins des eaux thermales. On y passera l’aprem à papoter avec les autres randonneurs, et on en profite au passage pour faire un brin de toilette.

J6 : Aujourd’hui, nous n’avons pas trop de mal à nous sortir de la tente car on sait que la journée qui nous attend va être mémorable. Encore 2 cols proches des 5000m qu’il faudra monter mais le jeu en vaudra la chandelle. A noter que l’Allemande qui fait parti du groupe auquel nous nous sommes joints le 2nd jour, abandonne et décide de sortir du trek. Le guide doit donc laisser le reste du groupe pour  1 jour et ½ le temps de la ramener au village le plus proche. Il nous demande donc de marcher tous ensemble, les 4 gars et nous 2 pour éviter de se paumer.  Et oui, c’est nous qui avons la carte ! Cool, ca va nous faire de la compagnie, va juste falloir tenir le rythme.

La montée au 1er col est progressive mais déjà fatigante.

35

Dire qu’on va redescendre tout ça pour remonter  de l’autre côté. On récupère un peu en descente avant de s’attaquer au gros du gros. Le col du Cerro San Antonio ! Nous sommes dans les temps, il est à peine 10h30. Nous espérons être en haut vers 13h30 pour profiter du panorama en pique-niquant. La montée est réellement exténuante. L’inclinaison est impressionnante, et la dernière partie nous achèvera. Le sentier se perd et nous devons monter à pic dans un terrain sablonneux dans lequel nous faisons un pas en avant et trois en arrière. Physiquement exténuée, l’altitude n’aide pas, je gravis les derniers mètres au mental.  Mais au bout, quel spectacle ! Encore dans la montée, j’entends déjà le hurlement de soulagement et d’admiration que  Pierrick ne peut retenir. Allez, les derniers pas, mes mollets me font souffrir au possible et une fois en haut, quelques larmes m’échappent devant tant de beauté.

On puise encore dans nos ressources pour monter un peu plus et se dénicher un coin pique nique inoubliable.

On y restera plus de 2h, au soleil, avant de rechausser nos bottes. On ne le sait pas encore mais la journée est loin d’être finie. On boucle la descente en une ½ heure à courir comme des gamins dans le sable. En  chemin, à plus de 15h30, nous croisons le groupe d’Israeliens (tous dans un état assez pitoyable) qui commencent à peine à monter ?! Mais à quelle heure vont-ils rentrer ? Pour notre part, après déjà 6h de marche, il nous en reste encore 2, pour traverser le plateau qui accueillera notre tente. Le paysage est toujours à la hauteur et nous aide à avancer sans trop réfléchir.

38

 

39

A 19h, alors que nous sommes déjà sous la couette le ventre plein, nous entendons les Israéliens rentrés dans la nuit. Finalement, nous sommes bien contents de n’être partis que tous les 2 et de pas être bloqués par un groupe.

J7 : Journée un peu batarde où nous devons passer par le village de Huaylapa et donc nous affranchir des droits d’entrée dans la communauté dans laquelle nous n’entrons même pas.  A partir du village, 2h30 de montée nous attendent pour camper au pied des glaciers. Nous arrivons assez tôt dans l’après midi. La sieste n’est pas de refus…

40

Modeste coin cuisine où nous faisons ce que nous pouvons avec les conditions : vent, froid, nuit...

J8 : Bien reposés nous pouvons franchir facilement un nouveau col, puis passer notre dernier poste de péage avant d’attaquer le 2nd col.

41

Une fois en haut nous pouvons continuer 40 min de plus pour un meilleur panorama. Nous avons du temps devant nous et ne regrettons pas cet extra.

42

Malheureusement, pour la 1ere fois depuis une semaine, le ciel se couvre et nous ne tardons pas. Un beau sentier de crête nous fait profiter  un peu plus du paysage. Peut-être trop puisque nous le perdons en route. Et oui, fini de suivre les autres, nous préférons marcher seuls. Difficile de savoir par où aller. De là où nous sommes nous pouvons voir le campement à des centaines de mètres plus bas.

44

Sérieusement, on commence à s’inquiéter un peu tellement on parait haut. Comment va-t-on y descendre ? Nous ne voyons que des parois rocheuses et de la pampa ! Nous n’avons pas le choix, il faut se lancer. Nous passerons finalement entre 2 pains de sucre rocheux où la pente nous parait un peu moins dangereuse avant de rejoindre la pampa dans laquelle nous nous vautrons tous les 2 mètres dévalant des dizaines de mètres sur les fesses. Épuisant pour les jambes et pour les nerfs quand on ne contrôle rien et qu’on n’arrive plus à s’arrêter. Toujours est il qu’au bout de 1h30, avec au passage des vues fantastiques sur les glaciers et lagunas, nous finissons par rejoindre le sentier, le vrai, et une heure plus tard nous pouvons nous prélasser au campement.

43

Pour finir le trek en beauté en cet avant dernier jour, un des ânes à profiter de cette belle soirée pour retourner encore une fois au village. Décidément, une vraie tête de bourrique. Heureusement,  Elmert réussit à le récupérer. 

J9 : C’est le cœur serré, que nous concluons ce merveilleux trek. Nous marchons seuls, Elmert et les ânes étant déjà bien loin. On se paume un peu, du moins on ne prend pas  le chemin le plus court. 

45

Le col de Pampa Llamac sera le dernier et la descente de plus de 1000m de dénivelé vers le village de Llamac bien fatigante pour les jambes.

A 11h, nous sommes au village, récupérons Venturette ENTIERE (on n’est jamais tranquille à chaque qu’on la laisse-surtout quand c’est aux mains de ces voleurs de Péruviens).  Juste une petite embrouille avec notre arriero quand nous refusons de payer la 3ème mule. Ben ouai, nous avions demandé un arriero, Tito, avec expérience et le sens du contact avec les touristes. Celui-ci s’est arrangé avec un ami Elmert pour l’envoyer à sa place. Ils pensaient qu’on ne verrait pas le subterfuge. Ils nous prennent VRAIMENT pour des cons !!!! Sérieux, ils croyaient quoi… qu’il allait pouvoir se faire passer pour quelqu’un d’autre pendant 9 jours ?! On le sait depuis le début, on n’a rien dit en jouant les débiles. Ben voila, il peut dire au revoir à sa 3ème mule et à son pourboire. Manquerait plus ca ! On a cuisiné dans le froid sans aucune aide de sa part pendant qu’il rester au chaud dans sa tente et dès qu’on était couchés aller bouffer à tous les râteliers dans les autres tentes comme un voleur. Honteux, on n’a pas bouffé plus que lui alors qu’on marché mille fois plus. Nous aussi on veut bien un pourboire pour tout notre travail en cuisine !!!

Allez, rien de bien méchant on ne retient que le meilleur de ce trek exceptionnel. Un gros merci à la sœur de Pierrick sans qui nous ne l’aurions peut-être jamais fait. Et dire qu’à ce moment là, on pense que c’était le meilleur…

Note : 4,5/5

Difficulté : 3/5

NB : le reste des photos sur Picasa, il y en a trop de belles, je ne peux pas toutes les mettre !

37

Grandiose !

36

34

   

33

18

 

20

Tiens notre cheval est encore là, miracle...

16

   

15

Ici représentées : Le Canada, l'Angleterre, la Belgique, l'Autralie et la France bien sur !!!

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité