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Str & Pericou
22 décembre 2009

L’espagnol et nous !

Message posté en avance le 15 décembre

Voila maintenant plus de 4 mois que nous n’utilisons plus que l’anglais pour nous faire comprendre. Et voilà que nous devons maintenant nous mettre à l’espagnol !

Alors que nous espérions bien pouvoir continuer à nous exprimer en anglais lorsque notre espagnol nous fait défaut, nous nous sommes rendus très vite à l’évidence. Après quasiment un mois, on peut vous dire que les mexicains parlant anglais ne courent pas les rues, du moins pas les mêmes que les nôtres. Donc, nul autre choix que de s’y mettre et pour ça tout repose un peu sur mes épaules, Pierrick ne parlant (ou plutôt ne parlait jusque là…) pas un mot d’espagnol. Mais, mes leçons d’espagnol sont loin derrière moi, et sans pratique on oublie vite. Je peux donc vous dire qu’on dégaine le dico plus vite que notre ombre. Sauf, que celui-ci étant anglais espagnol, il nous faut un certain délai avant de trouver dans notre petite tête le mot en anglais avant de chercher ce dernier en espagnol dans le dico ! Tout un sport…

Pour ce qui est de comprendre le mexicain parlant espagnol, la tache n’est pas plus aisé, bien que je trouve cela plus facile de comprendre un mexicain qu’un espagnol. Nous rencontrons aussi quelques difficultés pour s’exprimer étant donné que je suis la seule à « parler » (le terme est un peu fort) espagnol et que malheureusement dans les régions reculées du nord du pays, certains hommes surtout les plus jeunes refusent de me parler. Assez frustrant, je prends mon courage à 2 mains et tout et tout, et les gars m’ignorent sans même daigner lever la tête. Notre technique consiste donc à ce que je dicte à Pierrick quoi dire, pour qu’il le répète après moi au mexicain, et là comme par miracle, le gars répond à Pierrick mais toujours en m’ignorant. C’est d’un pratique tout ça !!! Mais ca ne durera pas en descendant au Sud.

Nos autres tout 1ers contacts seront avec les militaires et policiers. Dès les 1ers km, les contrôles s’enchainent. Ils n’arrêtent qu’une voiture sur 20 et vous pouvez être sur que c’est la notre. Assez impressionnant d’ailleurs d’avoir 4 gars en tenue de kamikazes qui t’encerclent avec leurs fusils à pompe à la main en te demandant de sortir du véhicule ! La première fois, on a bien cru qu’ils allaient nous dépouiller et nous abandonner à notre triste sort dans l’immensité du désert nord mexicain. Maintenant, nous sommes habitués et savons à quoi s’en tenir : contrôle des papiers d’identité et de la voiture, questions sur notre lieu d’origine et notre destination, fouille succincte de la voiture. Rien de bien méchant sauf que nous en avons en moyenne 2 par jour, que ca nous fait perdre un max de temps (nous consacrons chaque matin une attention particulière à notre voiture pour que le rangement à l’intérieur soit impec pour éviter les vols, que les militaires prennent un malin plaisir à déranger). On essaye de se faire discrets quand on les voit à l’horizon, mais ça ne loupe pas. On rigole quand même bien avec eux quand il s’agit de prendre nos noms. Surtout pour Pierrick, les pauvres ils s’arrachent les cheveux !!! Ah ah ! Fallait pas nous arrêter…

Pour la police, nous n’abordons pas les choses de la même manière. Avec tout ce que nous avons pu entendre, nous sommes sur nos gardes. Et je peux vous dire qu’on ne rigole pas.

Par exemple, voila que pour la 1ere fois, je prends le volant au Mexique alors que nous sommes sur le territoire depuis 1 semaine et que nous ne  nous sommes jamais fait arrêter. Et bim, sirêne ! Les 2 gugusses descendent de leur engin, viennent nous serrer la main et nous demande nos papiers. Jusque la, tout va bien. Puis, vla qu’ils se mettent à nous parler d’infraction. On écoute attentivement leur discours confus, mais désolé je ne vois pas ce que j’ai pu faire de mal. Rappelons qu’ici au volant c’est le grand n’importe quoi et que notre conduite européenne est exemplaire. Bien sur, on n’est pas à l’abri d’un excès de vitesse ou autre, mais la ce n’est pas le cas.  Donc, on commence un peu à dialoguer mais le gars nous soutient que j’ai coupé une ligne blanche. Sauf que la ligne blanche, il l’a rêve. A partir de la, je préfère vous dire qu’on se laisse pas faire. Même Pierrick s’emballe, lui qui jusque là a un vocabulaire espagnol limité à « bonjour, merci, au revoir ». Vous l’auriez vu en train de parler espagnol en prenant les mots français et en rajoutant un « o » ou un « a » à la fin (ben oui, faut bien avouer que la plus part du temps ca marche). Morte de rire : « Que infraction ?? », « no infraction » chuchautant encu*** de flic de m *** dans sa barbe (et dieu sait qu’elle est longue à ce jour). Je reprends un peu plus calmement dans un espagnol un peu meilleur mais toujours médiocre en lui expliquant que vu la configuration des choses, je n’ai pu commettre l’infraction dont ils m’accusent. Ils commencent alors à comprendre qu’on n’a pas l’intention de se laisser faire (on est prêt à aller au commissariat, voir leur supérieur et tout et tout…) et nous laisse finalement partir. Non mais !!! Faut pas nous prendre pour des ploucs non plus ! Bon je pense que nos passeports français ont aidé aussi un peu. Ils portent un peu plus dans leur cœur les français que les américains !

Depuis ce jour la, quand un flic nous rabat on est sur nos gardes. Et oui, parce que là aussi, ce genre de chose est fréquente. Ils nous arrêtent principalement parce que nous n’avons qu’une plaque d’immatriculation. Comme des couillons, ils nous demandent où elle est, et on leur répond bêtement derrière la voiture ?! Sans blague. Qu’est ce qu’on y peut si au Québec, une plaque suffit. Enfin, on continue de croiser les doigts et surtout d’être plus attentifs que jamais à la réglementation qui d’ailleurs n’est la que pour nous puisque apparemment la loi ne s’applique pas aux mexicains. Je ne le crois pas ils veulent nous coller une prune à nous qui sommes tout réglo alors qu’autour c’est le chao. Les plus dangereux restent surtout ces tarés de bus. Même les camions et les taxis sont plus sages –exception faite pour les taxis coccinelles d’Acapulco, totalement allumés ceux la.

Sinon, en règle générale, les conditions de circulation ne sont pas « si pires ». Enfin, si on fait exception : des topes (ie dos d’âne de la taille d’un volcan - on touche en dessous une fois sur 2) non signalés au milieu des autoroutes où l’on roule à 100km/h , qui ont donné rendez-vous à ce même endroit aux vendeurs de tout et n’importe quoi, aux pierres (laissées par les automobilistes en panne en guise de triangle rouge) et à plein d’animaux : vaches, chiens, cheval… Plus rien ne nous surprend.

Comme promis, nous évitons de conduire de nuit (pas évident car le soleil se couche vers 18h) et essayons de rester sur les axes principaux. Ce que nous ne vous dirons pas c’est que dès le 3eme jour, nous nous sommes retrouvés dans la nuit noire sur une route en terre au milieu de la jungle mexicaine à faire du 15km/h. En tout cas, on fait tout pour éviter mais les cartes sont très passables ici et certaines routes bien que bitumées restent interminables tellement elles sont sinueuses. Disons, qu’on fait du mieux qu’on peut avec les moyens du bord.

Ah oui, autre détail qui tue ici et auquel nous n’étions plus du tout habitués : les autoroutes sont payantes ! Et pas qu’un peu !!! C’est de la folie : plus cher qu’en France et surtout ce ne sont pas vraiment toujours des doubles voies pour autant.

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