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Str & Pericou
10 novembre 2010

Venturette sur la ligne de départ du Paris-Dakar sur les pistes chiliennes

Nous n’en avons pas fini avec la Bolivie, loin de là. Néanmoins, afin d’éviter certaines pistes impraticables nous faisons le choix de nous diriger vers la frontière chilienne.

En route, que du bonheur. Des pistes encore et toujours mais rien qui ne fasse peur à Venturette. Nous traversons donc une partie de l’altiplano pour approcher le très imposant volcan Sajama que l’on distingue des kilomètres à la ronde ! Nous prenons une piste extraordinaire qui nous en fera faire quasiment le tour .

 

 

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Au passage nous nous arrêtons dans le minuscule village de Tomarapi où il n’y a rien si ce n’est une de ces petites églises blanches à tomber à la renverse. Perdue face au volcan, l’endroit est hors du temps. Voilà un avant gout du Nord du Chili.

 

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Parque_Sajama_028 Après tant d’heures de route, nous nous octroyons un petit moment de détente privilégié. Ici, au milieu de l’altiplano et toujours avec le Sajama en toile de fond, nous profitons d’une autre merveille naturelle : des piscines d’eau chaude ! 45°C dans l’eau alors que dehors le vent cinglant est à glacer le sang, voilà exactement ce qui nous fallait.

 

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Ce coin de paradis est un régal, nous dormons sur place et remettons ca le lendemain dans une piscine un peu plus loin. On va peut-être s’installer ici pour la peine.

 

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On trouve le courage de continuer notre route. Pierrick concentré comme jamais évite chaque énorme pierre, négocie les passages sablonneux dans lesquels il ne vaut mieux pas perdre de vitesse, pendant que j’essaye de nous diriger sur ces pistes sans aucune indication.

 

Parque_Sajama_056

Parque_Sajama_064Nous n’échapperons pas à ce que nous redoutons le plus : les traversées de rivière. Pas de pont par ici… A chaque rio, le scénario se répète : dans le doute et afin de ne pas noyer Venturette, je descends pour évaluer la profondeur de l’eau avec un baton. Diagnostic imparable : « Nan, ça ne passe pas ! » Pierrick derrière le volant me rétorque : « Mais si ça passe ! ».

 

 

On finit tous les 2 deux les pieds dans la rivière, sous les yeux de lamas intrigués, pour la délibération ultime, qui comme vous vous en doutez est toujours « Oui, ca passe ». Oui, oui comme vous voyez on s’amuse bien. Donc Pierrick remonte et fait traverser Venturette pendant que j’immortalise ces moments. Et effectivement, jusqu’à ce jour, « c’est passé » !

 

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Au prochain pseudo village, nous allons sonner à la porte d’un habitant ou presque. Fini la rigolade, il nous faut absolument des œufs… A suivre.

Parque_Sajama_074 Une vingtaine de km plus loin et surtout après de nouvelles rivières, nous arriverons à ce que nous appellerons notre mini Yellowstone (vous vous souvenez ce parc aux USA) où geyser et bassins colorés se disputent la vedette.

Parque_Sajama_083

Bien sur ici, il n’y a quasiment personne et nul besoin de fuir les rangers à la tombée de la nuit pour dormir sur place. Le lendemain, c’est là que l’œuf entre en scène. Et oui, des petits bassins bouillonnants, on ne pas résister à l’envie d’essayer d’y faire cuire un œuf. Effectivement, ça marche l’œuf est à point pour le pique nique…

 

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Jeudi 2 septembre, après s’être empiffrés de nos pan cake maison pour le petit déj, nous sommes en route pour le Chili. D’ailleurs, saviez vous que par ici les modes d’utilisation de la levure chimique varient en fonction de l’altitude ?! Surprenant…

 

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En approchant de la frontière, les contrôles se multiplient. Nous mentons sans scrupule à l’officier qui nous demande si nous transportons de l’essence. Et oui, depuis peu nous avons l’habitude de rouler avec un bidon de secours. Les villages sont rares dans ces coins paumés et les stations quasi inexistantes. Il va en être de même de l’autre côté de la frontière, nous voulons donc garder le maximum avec nous.

Parque_Lauca_002

 

Le passage de la frontière est assez poussif. D’une part, parce que c’est très mal indiqué et que nous ne savons absolument pas où il faut aller. D’autre part, parce que les douanes chiliennes sont réputées pour être des plus sévères. Interdiction de faire passer tout un tas de denrées alimentaires. Ca ne loupe pas, nous avons droit à la fouille, mais nous avions pris soin de cacher le petit bout de fromage qui nous reste et 2 ou 3 autres trucs dans le genre si bien que l’on ne nous confisque rien, même pas notre bidon d’essence pourtant en évidence.

1er pique-nique en terre chilienne devant la station de ranger du Parque du Volcan Parinacota. Quel bonheur de retrouver un pays qui dispose d’un centre d’info avec des gens compétents.

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Ce volcan aux mensurations parfaites nous fascine.

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Nous resterons dans le coin la journée du lendemain et ne manquerons pas la pittoresque église de Parinacota digne d’une carte postale.

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Nous allons aussi sonner à toutes les portes de ce minuscule village que se partage une demi-douzaine de familles pour dénicher 1kg de farine et 6 œufs. On nous regarde avec des gros yeux.

Parque_Lauca_018Les pistes ici paraissent encore plus sauvages et plus retranchées, et nous offrent des paysages saisissants. Après avoir coursés les nandus (sortes d’autruches) sur quelques centaines de mètres, nous nous trouvons un bivouac avec un beau panorama sur les volcans alentours malgré le ciel menaçant.

Parque_Lauca_014

 

Le lendemain, fait assez rare, nous prenons un local en stop. La dernière fois que nous l’avons fait ces derniers nous avaient cassé le peu d’aménagement que nous avons dans notre voiture. Toujours est il que, tenez vous bien, le gars a le culot de NOUS demander une CONTRIBUTION (on déteste ce mot) financière. A nous ??? Nous qui le conduisons. Le monde à l’envers, on vous jure. Bien essayé, mais il peut toujours courir.

Encore une extraordinaire journée de piste dans cette région du Norte Grande entre lamas et volcans qui nous mènera au fabuleux Salar de Surir via le Parc de Lauca. Depuis plus de 4 jours, nous traversons des paysages d’une beauté si pure que nous ne pensions pouvoir rencontrer mieux.

Parque_Vicunas_Isluga_001

 

Et pourtant, ce nouveau coin nous réserve bien des surprises.

D’abord une séance photo s’impose sur ce désert de sel.

Salar_de_Surir_005

 

Nous y amenons Venturette, nous avons besoin d’elle pour nos photos de perspective.

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Une nuit avec les flamands roses et nous partons à la recherche de nouvelles piscines thermales. Ici, les lamas ont laissé la place aux vicunas.

Salar_de_Surir_110

 

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Encore mieux ! A défaut de tomber directement sur nos bains, c’est un lac entier aux eaux laiteuses et thermales que nous trouvons.

Salar_de_Surir_077

 

Le cadre est inouï. On n’était pas parti pour mais on y restera la journée. Le bain est inévitable même si nous avons du mal à trouver l’endroit où se plonger tellement l’eau est chaude.

Salar_de_Surir_098 Salar_de_Surir_082

 

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Pas un chat, une température extérieure glaciale à cause du vent… quel délice de pouvoir lézarder dans ces eaux. Bien sur ça sent un peu l’œuf pourri, mais on a même un bain de boue en prime.

Salar_de_Surir_088

 

L’après-midi, nous trouvons le courage d’aller chercher ces fichues sources à pied cette fois. On marchera plus de 2h pour ne trouver que des bassins vaseux à l’eau tiédasse.

Salar_de_Surir_107

 

Nous sommes définitivement mieux au bord de notre lac. La soirée passe et alors que nous nous préparons à affronter une nouvelle nuit dans ces terres désertiques et austères, nous sautons de nouveau dans nos maillots de bain pour un bain nocturne. Le trajet de la voiture à l’eau est une épreuve. Mais une fois dedans, ni le vent et ni le froid pourront nous gâcher ce moment magique. Nous sommes au milieu de nulle part avec un lac entier pour nous tout seul en pleine nuit sous un des ciels les plus étoilés au monde. Oui, le ciel chilien est une pure merveille, l’un des plus clairs. Plusieurs grands observatoires (que nous ne manquerons pas de visiter plus tard) attirent nombres de visiteurs et scientifiques venus des 4 coins de la terre. Nous contemplons ces millions d’astres pendant une bonne heure et nous émerveillons devant chaque étoile filante. Bien réchauffés, nous courons nous jeter sous la couette et dormons comme des loirs.

Le lendemain, un peu sur un coup de tête, nous décidons de faire le tour du salar. Pas moins de 60km de piste sablonneuse dans laquelle Pierrick s’éclate pendant que je prie pour éviter l’enlisement. Venturette dans les montées sablonneuses, c’est pas encore ça. Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas déçus du voyage.

Salar_de_Surir_117 Salar_de_Surir_119 

 

Mais la route est encore longue jusqu’au Parc Isluga. Nous faisons une pause dans un village déserté qui ne retrouve qu’un peu de vie lors des cérémonies bien arrosées (les bouteilles sur le sol en témoignent) de certains week-ends.

Parque_Vicunas_Isluga_007 Parque_Vicunas_Isluga_013

 

Notre objectif est d’atteindre les geysers dans la soirée, mais cette fichue tôle ondulée cassante nous ralentit énormément. Peut-être le pire, c’est toute la voiture qui tremble de partout sur ces maudites vagues. Dans ce vacarme incessant, pas grand-chose à faire si ce n’est ralentir toujours plus. Notre moyenne ne doit pas dépasser les 30km/h, mais tant que les amortisseurs tiennent le coup on n’en demande pas plus.

16h, nous sommes aux geysers.

Parque_Vicunas_Isluga_021 Parque_Vicunas_Isluga_030

 

La particularité du site : un geyser dont l’eau qu’il projette gèle sur place tellement le climat est rude. Nous ne verrons rien de tel en cette saison, pourtant la nuit que nous nous apprêtons à passer va être une horreur. A vue de nez, nous allons approcher les -15°C/-20°C cette nuit. Encore cela ne nous aurait pas trop fait peur si je n’avais pas été malade, une nouvelle fois. Nous avons fait confiance au gars du parc qui nous assurait que l’eau de leur fontaine était potable (même pour nous européens), apparemment non. Un cauchemar pour moi qui doit sortir pour me vider toutes les heures dans un froid que je n’ai jamais connu jusque là, même au Québec.  Le froid, le vent polaire à décorner les bœufs et ces maudits geysers qui font exprès de se déclencher quand il ne faut pas, me rendent la tache encore plus désagréable. J’ai bien cru mourir cette nuit là. Le matin on fuit ce froid polaire : les vitres sont recouvertes de givre et l’eau dans les bidons est congelée.

Retour à la civilisation le lendemain après une semaine passée seuls le long de cette frontière Chili/Bolivie. La route est toutefois longue et fatigante. Nous étions à plus de 4000m et nous allons redescendre au niveau de la mer par une route qui était sensée être asphaltée. Dommage, elle est en travaux, on doit se farcir la piste qui la longe.

1er choc, punaise il fait chaud ici. On peut sortir de la voiture sans être figé par le vent. 2ème constat : ah ce que c’est bon d’être de nouveau dans un pays « civilisé ». Sud des USA ou Mexique, on s’y croirait. Les rues sont propres, les routes ont un marquage au sol, les panneaux routiers sans ambigüité, le PQ et l’eau présents dans les toilettes publiques, les flics pas corrompus et les gens spontanément aidants. Ohhh, comme on va aimer le Chili. Ohhhhhhhhh, comme on ne comprend rien à ce qu’ils nous racontent. On croyait pourtant qu’ils parlaient espagnol au Chili ?! Nous dirions plutôt le Chilenos… Même entre eux, ils ne se comprennent pas.

 

 

 

On pique nique devant le Gigante de Atacama, plus grand géoglyphe au monde. Quoi, ca ne vous fait pas rêver ? Ben nous non plus…

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Puis on part à la recherche du distributeur le plus proche. On nous renvoie chez les militaires ! Une blague ? Non, c’est vrai !

Humberstone_Santa_Laura_017 Puis arrêt obligatoire dans une des nombreuses villes minières qui sillonnent la région. Nous choisissons la ville fantôme d'Humberstone et l'oficina de Santa Laura qui retracent quelques splendeurs du boom des nitrates.

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Fondée en 1872, cette ville minière connut son apogée en 1940 et depuis 1970 est un monument historique, pour finir en 2005 à l’UNESCO.

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En 1960, l’usine ferme ses portes et plus de 3000 mineurs perdent leur emploi.

 

Il est encore possible de se replonger dans cette période en visitant les habitations d’époque et les Grandes Machines qui servaient à exploiter les nitrates.

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Encore un peu plus loin, non loin de Calama, une nouvelle mine incontournable. Celle de Chuquicamata, qui n’est autre que la plus grande mine à ciel ouvert au monde.

Chuquicamata_020

 

Chuquicamata_031Ici, c’est le cuivre qu’on cherche ! 2h de visite guidée gratuite pour en faire le tour au milieu des gigantesques camions. Une consommation de 3l à la minute… bref des monstres !

Mais Calama, c’est aussi la grande ville du coin. Nous tombons plus ou moins par hasard sur un centre commercial digne de ceux Nord Américains avec un supermarché. Il ne nous en fait pas plus pour faire notre bonheur. C’est l’orgie après plus de 2 mois à ne faire que les minis tiendas Péruviennes et Boliviennes où on se contente de ce qu’il y a… Ici aussi, il y a même des bibliothèques avec  WIFI, on en profite pour vous raconter nos treks au Pérou. La ville n’a rien d’exceptionnelle, mais on aime quand même. Les rues sont claires, propres, les gens respectueux et la circulation ordonnée. Ca change ! On y flâne une après-midi.

On continue de se rapprocher de la frontière Bolivienne en prenant la direction de la très touristique San Pedro de Atacama. Ici, nous avons rendez-vous avec Miss Chile. Non pas la plus belle femme du pays, mais une momie ! Nous arpentons donc les différentes galeries du musée archéologique. Dommage que nous ne nous soyons rendus compte qu'en sortant du musée qu’un minuscule écriteau spécifiait que cette momie avait été déplacée quelques mois auparavant. Nous enchainons ensuite avec plusieurs visites à la police, au centre d’info et à la douane pour se renseigner sur l’état des routes et les possibilités de circuit dans ce fameux Sud Lipez qui fait rêver. Et oui, nous serons de retour en Bolivie dans les prochains jours, mais pas sans avoir visité la terrible Valle de la Luna. Des paysages bien colorés où nous retrouvons le plaisir de nous faufiler dans des slots canyons.

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Vendredi 10 septembre, nous sommes prêts pour repasser la frontière et affronter les inquiétantes pistes du Sud Lipez. 25 litres d’essence en rab, 40 litres d’eau en stock, de la bouffe à foison, 3 roues de secours, queso installés pour rehausser Venturette… c’est bon, on est prêts. Mais FAUX DEPART ! 100 mètres à peine ce matin, et Venturette est en FEUX !!! Littéralement. Nous sommes perdus dans un magnifique canyon où nous avons passé la nuit quand une méchante fumée bien noirâtre sort de notre prise allume cigare et envahie tout l’habitacle. Arrêt en urgence, qu’est ce que c’est que ce bazar ? J’ai comme l’impression qu’il va y avoir du changement dans le programme.

La fumée s’arrête et on file vers San Pedro pour y chercher de l’aide. On passera finalement plus de 5h chez un mécanicien qui va nous installer une nouvelle prise allume cigare. L’ancienne a totalement cramé, le fusible (qui je précise est Bolivien) n’a pas joué son rôle. Ok, on a une nouvelle prise allume cigare, par contre notre convertisseur allume cigare a lui aussi grillé au passage. 2 choix : continuer notre route sachant que le remplacer en Bolivie est peine perdue ou retourner à Calama (80km) où nous savons que nous pouvons en trouver.

13h : bien contrariés, nous repartons sur Calama pour y acheter cet appareil de malheur en espérant qu’il sera de meilleure qualité que celui acheté un mois avant au Pérou. Nous espérons encore passer la frontière dans la journée. Nous revoyons une nouvelle fois nos plans, quand arrivés dans la ville nous nous apercevons que tout est fermé. Il est 14h30, et ici à cette heure ci tout est fermé…jusqu’à 17h minimum. Ils sont au rythme espagnol au Chili. Crotte, il va falloir attendre 2h30… Les boules. A 17h, nous retournons voir la boutique où on a vu l’appareil. Pas de chance, toujours fermée et elle le restera.  Quelle poisse ! On en trouve quand même une autre et optons cette fois ci pour un appareil beaucoup plus robuste mais aussi beaucoup plus gros, en espérant qu’il tienne la route.

Définitivement trop tard pour entrer en Bolivie aujourd’hui. Nous bivouaquons la où nous avions dormi 2 jours auparavant et comptons sur une meilleure journée demain.

 

 

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