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Str & Pericou
10 mai 2012

Les galères commencent...

Jeudi 31 mars : à 15 jours près, 1 an après, nous revivons ce que nous redoutions le plus. De nouveau, nous sommes dans le plus grand désarroi pour trouver un pare-brise à Venturette, le traumatisme d'une agression à arme à feu en plus.

Difficile d'expliquer notre état d'esprit. Les regrets oui, d'avoir bien-sur choisi de dormir sur CE parking et un pau aussi même d'avoir entrepris ce voyage.

C'est que cette situation nous l'avons déjà traversée une fois. Nous savons parfaitement ce qu'elle présage... Ce que nous savons aussi, ce que nous n'aurons plus la force de nous démener autant que la 1ère fois. Ca fait maintenant 20 mois que nous sommes sur les routes, et on commence à accuser un peu le coup. Et puis surtout, nous sommes au bout du voyage : la fin du brésil, la fin de l'amérique du sud, la fin du périple. Alors à quoi bon ?

Oui bien sur, nous sommes heureux d'être entiers, d'avoir encore notre ordi (plutot nos souvenirs que l'appareil en lui même) et notre voiture, même dans l'état où elle est.

Mais surtout nous ne comprenons pas : pourquoi ? Pourquoi ne nous ont ils pas demandé l'appareil photo, l'ordi, la voiture même ! Pourquoi ne nous ont-ils pas menacés ? Pourquoi ont-ils tiré tout de suite ? Pourquoi sont-ils partis aussi sec ? Que ce serait-il passé s'ils n'étaient pas partis ?

A toutes ces questions, s'ajoutent celles-ci : pourquoi le parking est-il indiqué sous vidéo surveillance quand ce n'est pas le cas ? Pourquoi la police ne fait-elle rien, quand au commissariat, on nous annonce que, sur ce parking toutes les semaines, il y a des braquages à mains armées, enlèvements et autres... Ok, on est indemne, c'est notre chance.

Enfin, la toute dernière : pourquoi la police n'est-elle pas venue nous déloger, comme elle l'avait fait pour d'autres voyageurs que nous suivons et qui avaient choisi de dormir au même endroit. Ca, bien sur, nous ne l'apprendrons que PLUS TARD.

DONC, AVIS AUX VOYAGEURS QUI NOUS LISENT : NE PAS DORMIR SUR LE PARKING DE PRAIA JOAQUINA DE FLORIANOPOLIS !

Toujours est-il qu'il est trop tard pour nous.

Il nous faut maintenant retrouver nos esprits et aller de l'avant pour trouver une solution. Une nouvelle fois, l'abandon de la voiture qui serait pourtant si simple est impossible. On donnerait tout, pour prendre le 1er avion et donc mettre un point final au voyage, mais on ne peut pas. Nous sommes étrangers, nous avons fait entrer une voiture étrangère dans le pays, nous devons la sortir sous peine de problèmes judiciaires.

Les faits (identiques à ceux d'il y a un an au Venezuela - au moins on ne perd pas de temps à cerner la situation) :

- nous sommes dans un pays, pour ne pas dire un continent où notre voiture n'existe pas

- l'envoi d'un pare-brise d'Amérique du nord est impossible (produit trop fragile)

- notre pare-brise est le plus grand du monde (sans rire, du moins de tous les véhicules roulant en Amérique du sud. Oui, ceux des camions et bus sont subdivisés en 2 parties ou non incurvés)

- notre permis d'importation temporaire du véhicule expire dans 15 jours

- nous sommes à 1000 km de la frontière la plus proche : l'Uruguay

Alors par où commencer ?

On n'y croit pas du tout, mais on décide quand même d'aller faire un tour des vendeurs de parebrise.

Tout commence, il est 5h du matin. Nous sortons du commissariat où nous avons déposé plainte. Malgré la gentillesse des agents, le dialogue est vain. Eux ne cessent de nous rebalancer à la face notre décision d'avoir dormi sur ce parking, et nous on leur exprime notre incompréhension devant la connaissance de ces crimes et leur inaction. Enfin, c'est trop tard. N'oublions pas que nous sommes en mode portugais ce qui n'arrange pas l'affaire.

Nous quittons le commissariat, mais cette fois-ci sans escorte. Le pare-brise totalement opaque par les milliers de craquellements nous oblige à sortir la tête par la fenêtre pour voir où on va. Le but : sortir de l'ile, retrouver l'immense métropole (ca nous enchante guère en temps normal donc imaginez dans ces conditions) pour aller dans le quartier des garagistes. Mais il est trop tôt, nous devons patienter dans la rue, toujours de nuit, dans des quartiers peu fréquentables. On croise un gars qui dit s'être fait agressé et qui aurait besoin de quelques pièces. On lui explique que nous, on vient de se faire tirer dessus, donc que c'est pas vraiment le moment...

2h30 plus tard, les magasins ouvrent enfin. On court de l'un à l'autre, l'horloge tourne, mais tous sont formels :

- pas de chevrolet venture

- pas d'équivalent

- pas de commande possible

- pas d'adaptation possible au vue des dimensions du pare-brise :

Voilà, une heure est passée et nous avons la confirmation que nous sommes exactement dans la même situation qu'au Venezuela.

Les pistes maintenant :

1- le verre trempé

réponse : impossible. Ca ne se fait soit disant pas au Brésil, enfin pas pour des pare-brises. Et oui, nous sommes dans un pays un peu plus à cheval sur la réglementation et la sécurité... c'est bien ça le problème.

2- l'abandon de la voiture

réponse : on appelle les douanes (en portugais via skype dans un cyber café méga bruyant, je vous laisse imaginer), incognito bien sur. Réponse formelle : tout véhicule étranger doit être sorti du pays dans les délais, il ne peut être vendu, mis à la casse, brulé ou autre... De toute facon, on ne nous laissera pas sortir du pays si nous n'avons pas la voiture avec nous, c'est enregistré sur le passeport de Pierrick.

3- le renvoi de la voiture du Brésil vers l'Amérique du nord, ce que nous comptions faire depuis Buenos Aires.

réponse : personne ne le fait trop depuis le Brésil en raison des couts exhorbitants du transfert. De plus, ça ne ce ferait surement pas de Florianopolis, nous n'avons aucun contact d'agence maritime qui prend des particuliers, et les délais seraient dépassés.

4- pare-brise en acrylique tel que nous le suggèrent les brésiliens sur place.

réponse : Cela pourrait nous dépanner, mais quand on explique que le but serait de sortir du pays (difficile de leur faire comprendre la situation : objectif sortir du Brésil sans entrer pour autant en Uruguay (de toute facon, ils ne nous laisseront pas rentrés dans l'état) pour abandonner la voiture entre 2 frontières (ça nous fend le coeur)), c'est à dire de parcourir les 1000 km avec, ils nous arrêtent tout de suite : pluie, vent, soleil, on ne fera tout au plus que 50 km en roulant à 30km/h.

5- pare-brise en plastique, voir toile cirée transparente, voir céllophane. Si si, vous avez bien lu, et vous commencez à percevoir l'enfer de la situation. Les locaux aussi d'ailleurs, mais au moins ils réfléchissent avec nous...

réponse : encore une fois, on ne tiendra jamais 1000 km avec du cellophane même en faisant abstraction des controles de police qui forcément ne nous laisseront jamais passer.

Pendant tout ce temps de recherche, à pied (puisque le parebrise menace d'éclater en morceaux à chaque mètre qu'on roule), ou en stop pour se rendre dans des zones industrielles totalement excentrées (heureusement, les gens sont vraiment supers), nous sommes obligés de laisser Venturette seule, sachant que n'importe qui peut nous voler ce qu'il y a l'intérieur, voir elle tout entière ! C'était une des chances que nous avions au Venezuela, de pouvoir rouler avec et qu'elle soit toujours fermée.

Voila finalement, toute la journée est passée : il est 17h quand nous retrouvons la voiture et nous n'avons pas la moindre ébauche de solution.

Impossible de joindre l'ambassade de France qui de toute facon, on ne le sait que trop bien, ne nous serait d'aucune aide.

Nous sommes désespérés (le mot est faible), nous nous sentons surtout très seuls, fatigués et juste un poil traumatisés. Le sort semble vraiment s'acharné contre nous, quand nous constatons que Venturette n'a plus de batterie (et oui, nous avions laissé les warning depuis ce matin en pensant nous garer pour 5 min).

Allez, au moins un problème que nous pouvons résoudre. Nous allons demander au proprio (fort mécontent) du bar devant lequel nous nous sommes garés toute la journée, de bien vouloir avoir la bonté de nous recharger avec sa voiture. Il accepte étant au courant comme tout le quartier de ce qui nous est arrivé...

Entre temps, les ouvriers du garage d'en face, viennent nous parler. On explique un peu mieux : tout, le voyage, le Venezuela, l'agression, la voiture...

Et finalement, le chef qui a compris que ce que nous voulons ce n'est pas un pare-brise flambant neuf mais juste un moyen de sortir du pays, nous propose une ultime solution. Il est conscient que ce n'est pas réglementaire et encore moins sécuritaire mais il semble vraiment vouloir nous aider.

On l'écoute avec attention et les larmes aux yeux envahis pour la 1ère fois depuis 12h d'espoir. Ca semble faisable, il faut tenter !

L'idée donc : récupérer un vieux pare-brise, le plus grand possible, lui même cassé mais avec un impact minime, le disposer à la place du notre en privilégiant le côté conducteur. De l'autre côté (pour combler le manque lié au fait que ce pare-brise soit plus petit), une sorte de cellophane en un peu plus résistant, en faisant reposer le tout sur un système de mousse. Pas très clair, hein ? Et pourtant, voilà l'issue.

A la fin de leur journée de travail, tous les mécanos s'y attèlent. Voilà nos sauveurs, nous leur seront infiniment reconnaissants. En 2 heures, le tour est joué.

Parc Santa Teresa 007

La suite : plusieurs longues nuits de route (tout ce que nous nous forcions d'éviter jusque-là au Brésil pour des raisons de sécurité), mais il est certain que de jour, la police ne nous laissera jamais rouler avec un tel rafistolage. Toujours est-il que ce système D fonctionne. Certes, nous sommes fatigués, à bout de nerfs, n'avons aucune idée de la suite mais au moins, nous allons sortir du Brésil.

Nous profitons des journées où nous sommes immobilisés dans les postos un peu pouraves pour envoyer des mails à droite à gauche : aux autres voyageurs pour récupérer des infos sur l'abandon de voitures entre 2 frontières, ou au cas où ils auraient été dans cette situation, ou auraient une idée lumineuse...

Rien de très concluant, au contraire, des histoires de Belges, 2 ans après leur périple qui essayent d'échapper à des peines carcérales pour avoir abandonné leur véhicule. Pfouuuuuu, rien de bien rassurant.

On communique aussi pas mal avec un français installé en Uruguay après un voyage du même type. Maintenant il loue et vend des véhicules étrangers à des voyageurs comme nous. Il nous racheterait Venturette en l'état en nous déchargeant de toutes responsabilités ?! Comment être certains que tout ça est bien légal...

On retourne tout ça à longueur de temps. On est rongés par le doute, l'angoisse et la fatigue. La conduite de nuit sur des routes en mauvais état n'arrange rien. Nous ne voyons pas vraiment d'issue à ce cauchemard.

D'un autre côté, nous avons eu des réponses des garages au Mexique, qui peuvent nous réserver un parebrise à notre arrivée la bas : le vrai, le bon, pour 250 dollars. Autant dire rien, il faut juste qu'on y arrive. La porte à côté quoi !

Cela nous turlupine. Si seulement, on arrivait à Buenos Aires, on serait sauvé. De Buenos Aires, on met Venturette sur le bateau, nous sommes tranquilles et assurés d'avoir un parebrise au Mexique.

On prend alors la décision, d'essayer de faire rentrer Venturette en Uruguay, les douanes là-bas étant réputées plus laxistes. On dort la journée, on met le réveil à minuit et on roule. Le but est d'arriver vers 5h du mat à la frontière encore dans la pénombre en détournant l'attention des douaniers pour qu'ils ne voient pas le pare brise.

5h, nous passons les douanes de sortie du Brésil. Allez, au moins, nous sommes sortis en sachant qu'ils ne laisseront jamais rerentrer.

Donc, soit on parvient à ruser pour rentrer en Uruguay, soit Venturette restera ici. Sur les quelques km qui séparent les 2 frontières, c'est triste à dire, mais on repère déjà les fossés dans lesquels on pourrait laisser la voiture au cas où.

Mais nous sommes confiants, il le faut. On aborde les agents Uruguayens avec le plus grand sourire (non non on ne se force pas du tout).

1ère bonne chose, il ne note pas le numéro de moteur, ce qui nous garantit un total anonymat.

Par contre, ils veulent voir la voiture : merde, punaise quel stress !!! On ne peut pas s'y imposer, ça paraitrait trop louche. Sérieux, on va tomber dans les paumes : on essayerait de faire passer de la drogue ou un clandestin, ça serait pareil. Il fait toujours sombre : on ouvre en grand toutes les portes pour focaliser leur attention sur l'intérieure en leur proposant de tout déballer pour leur montrer notre bonne volonté.

Ca marche, ils n'insistent pas. La fouille dure 10 secondes ! Mais nous ne sommes pas encore libres : les voila qui nous tracent un bel itinéraire touristique pour silloner leur beau pays. Fort aimable, mais le cadet de nos soucis. Le voyage est en suspens tant que Venturette n'est pas sur le bateau.

Parc Santa Teresa 004Ahhhhhhhhhhhh, ca y est nous y sommes. Là, il nous faut juste un endroit en pleine cambrousse pour se poser, décompresser et dormir. Il faut être raisonnable maintenant, arrêter de rouler de nuit (la police est beaucoup moins présente en Uruguay) et surtout du repos et de la réfléxion.

Le parc Santa Teresa sera le lieu rêvé. On profite alors de ce calme apaisant et on décompresse.

Parc Santa Teresa 003

Parc Santa Teresa 025

Parc Santa Teresa 031

Parc Santa Teresa 034

Mais plus le temps passe, plus nous sommes décidés. On ne change rien : Venturette ira sur ce bateau, et rentrera à Montréal avec un beau pare-brise tout neuf made in Mexico. Le plus tot sera le mieux.

De toute facon, nous n'avons plus trop le coeur à la visite. Alors, on se plonge à fond dans nos démarches de retour. Nous resterons plus de 10 jours en Uruguay exclusivement pour ca .

De connexions net en connexions net : nos journées sont occupées à passer des coups de fil et à envoyer des mails. Mais, il nous faut aussi des lieux sûrs pour laisser la voiture, rappelons que n'importe qui peut percer le célophane et tout nous prendre.

Alors on s'active :

1- trouver des cartons pour renvoyer nos affaires vers la France. Impossible de laisser des affaires dans la voiture pendant le transfert Argentine-Mexique auquel nous n'assisterons pas, tout disparaitra.

2- s'informer à la poste des tarifs des colis (Argentine-France, Uruguay-France), des marchandises qu'on peut envoyer, des délais, des procédures, des calibres... On aura plus de 30 kg à envoyer.

3- des heures et des heures sur internet, pour contacter les autres voyageurs, organiser le transfert de la voiture, contacter la poste en France, le Mexique pour le nouveau pare-brise, les garages en Uruguay au cas où, le logement à Buenos Aires quand nous n'aurons plus de voiture, ect ....

Et puis, la mauvaise nouvelle : nos billets pour Cuba réservés y'a 10 jours, la veille de l'agression, ne sont pas validés : problème avec notre carte du Québec. Donc, appel de nos banques à Montréal et Paris. Bref, les problèmes s'accumulent. Ce qu'on croit être réglé ne l'est finalement pas. Ces billets qu'on a cru perdu après l'agression, doit on finalement les reprendre sachant que nous ne sommes sûrs de rien pour la suite...

Pfff, on en a jusque là.

On confirme finalement pour Cuba, mais ça ne marche toujours pas.

On court partout pour être au bon endroit au bon moment : la poste, internet, les centres d'appels, trouver des toilettes, vérifier qu'on n'est pas en train de nous dévaliser, trouver de quoi brancher et recharger l'ordi, trouver de l'eau pour boire et manger... Bref, tous ces détails dont on n'a pas conscience au quotidien dans le luxe d'un appart.

On ne cesse de nous mettre des bâtons dans les roues : il faut plus de documents à la compagnie aérienne pour Cuba, les dimensions max des colis en France et en Uruguay ne sont pas identiques, la poste en Uruguay qui ne veut pas qu'on envoie des métaux (y compris la fermeture éclaire d'un jean, une lampe de poche...), j'en passe et des meilleures.

Depuis nous avons quitté notre parc et sommes passés par la station balnéaire de Punta Del Este réputée pour accueillier la maison de vacances de Zidane, Shakira et autres...

Punta del Este 006

Punta del Este 008

Mais nous passons plus de temps à essayer de faire nos cartons : difficile de savoir précisemment ce qu'on a le droit d'envoyer et aussi ce qui ne nous servira pas pour le reste du voyage, encore 3 mois mine de rien.

D'autant plus que nous sommes limités en poids et dimensions. Pas évident de trouver une balance pour peser un cartons de 30kg. Finalement, on la trouve... Mais dommage nous avons 6 kg en trop. Impossible de les prendre avec nous dans nos sacs à dos, déjà énormes, à Cuba.

A la tombée de la nuit, nous faisons la route vers Colonia de Sacramento, jolie ville touristique, via la capitale Montevidéo, que nous ne faisons que traverser.

A la 1ère heure, nous sommes à la poste pour enfin envoyer nos colis.

La bonne nouvelle : on a réussit à atteindre le bon poids et à ne pas mettre tous les trucs qui contiennent des métaux.

La mauvaise : impossible d'envoyer notre carton d'ici ?! Et même impossible de nulle part ailleurs que Montevideo !!! Et oui, nous nous envoyons des vêtements usagés qui doivent absolument être désinfectés au préalable ?! Et le comble, c'est que cette opération ne peut-être faite que dans la capitale. Sérieux c'est une blague !!! Voilà, 2 semaines, qu'on ce démène pour envoyer un pauvre carton, 2 semaines où on ne cesse de consulter différents bureaux de poste pour connaitre toutes les conditions et JAMAIS on ne nous a parlé de ça ! Montevideo est à 170km ! Bien sur, vous allez me dire, nous ne sommes plus à ça près ! Mais quand même, d'autant plus que nous avons toujours un pare-brise en cellophane.

On est dégouttés : on pense alors à faire sécuriser la voiture pour condamner l'accès à l'arrière en faisant installer une planche en bois entre l'avant et l'arrière. Mais cela nous parait compliqué et surtout c'est pas garantit qu'ils n'arriveront pas à entrer.

Alors on part sur une autre piste : envoyer nos cartons d'Argentine. Mais bien évidemment les tarifs sont 4 fois plus chers. C'est encore plus rentable de faire l'aller/retour avec péage à Montevideo, soit 350 km dans le vent. Pfff, on a les boules, surtout qu'on y était et que si on nous avait bien renseigné dès le début, on n'en serait pas là. Bien entendu, la désinfection a un coût aussi et surtout pas de bol nous sommes jeudi. Vu que nous devons rouler de nuit, nous pouvons y être vendredi mais rien ne nous garantit qu'on nous "désinfectera" nos habits dans la journée.

Vidés moralement et physiquement, on se couche donc à 17h et pour se réveiller à 4h du mat'. Vers 6h30, nous sommes dans la capitale où il nous faut trouver le service de salubrité. On doit alors défaire tout notre carton qu'on avait mis tant de temps a bien remplir pour éviter la casse.

A 8h, nous sommes avec les agents. On leur prend la tête avec toutes nos questions : comment se fait la désinfection, ne va t'elle pas abimer notre tente ou nos sacs de couchages par exemple, quels sont les délais. Heureusement, ils sont plus que patients. Par contre, on ne récupèrera pas nos affaires avant demain, samedi. Ouff, la poste sera ouverte, on pourra enfin envoyer ce satané carton et au moins avoir réglé quelque chose.

En attendant, on cherche une connexion pour enfin savoir si nos billets pour Cuba sont bien validés. Allez, c'est bon, un autre problème de réglé. Par contre, entre temps bien sur, les prix ont augmenté. On se met donc à chercher des hotels sur l'ile puisque nous n'aurons pas notre maison mobile.

6h le lendemain, toujours de nuit on se déplace pour se rapprocher du service de salubrité sans croiser la police. A 8h pétantes, on retrouve nos affaires en vrac dans une salle en compagnie d'un chien ?!!! C'est quoi cette désinfection... C'est vraiment du foutage de gueule. Enfin, on a notre certificat de désinfection. Alléluia !

Encore 1h à refaire notre carton et on file à la poste. Enfin, pas vraiment. Parce qu'avec un carton de 30kg à porter à bout de bras sur 2 km, ben c'est pas un plaisir. On y est, enfin presque, nouveau hic : il faut l'emballer. Donc aller acheter du papier, que la poste ne vend pas. On va craquer. L'un de nous 2 reste avec le carton pendant que l'autre part à la recherche du papier. De toute facon, c'est stupide, ça ne supportera jamais le transport sans se déchirer. Le gars est incompétent, et le fait à l'arrache. On est persuadé que le papier d'emballage va partir en lambeaux avec la destination dessus. C'est sur, ce carton va se perdre. On essaye de lui expliquer que, vu le cout de l'envoie (165$ !!!) et la valeur du contenu, on aimerait jouer la sécurité si c'est pas trop demander après tout le mal qu'on s'est donné.

Il nous laisse le faire. Nous voilà donc au beau milieu d'un centre commercial un samedi aprem à emballer notre carton. A 4 pattes par terre, on trouve un coin un peu plus tranquille pour découper et scotcher. Au passage, on se fait insulter et traiter de nazis par un passant (qui visiblement nous prend pour des allemands) à qui on demande poliment de légèrement se décaler pour passer son coup de fil.

Allez, une heure plus tard, ca y est. Satisfait autant que possible, nous confions notre précieux carton à l'agent. Y'a plus qu'à croiser les doigts.

Un peu de répis pour le repas dans Venturette, puis de nouveau, il nous faut internet. Il faut prévoir notre arrivée à Buenos Aires : où dormir dans la ville avec la voiture, trouver l'agence pour le transfert, convenir d'un rdv, savoir où loger quand nous serons séparés de Venturette.

Une sieste, la tombée de la nuit et le chemin en sens inverse pour repartir vers Colonia. Nous sommes dimanche, impossible de laver la voiture une 1ère fois avant l'envoi. Alors, on prend le temps de visiter la ville.

Colonia de Sacramento 004

Colonia de Sacramento 011

Colonia de Sacramento 016

Mais nous sommes maudits : de nouveau la batterie de la voiture nous lâche. On ne s'en sortira pas. On va chercher de l'aide.

1 jour supplémentaire de démarches, puis on se décide à réserver nos places pour rejoindre Buenos Aires via un bateau ("buquebus") pour nous éviter de tomber sur la police en Argentine très présente sur la route qui rejoint Buenos Aires.

Encore une fois, on choisit un horaire de nuit pour que l'inspection à l'entrée se fasse dans la pénombre. On en profite pour recharger ordi et piles, vu que nous ne roulons plus beaucoup.

Buenos Aires 058L'inspection à Buenos Aires se passe bien. Il ne nous reste plus que quelques km à faire dans cette énorme métropole pour trouver la rue Aime Paine dans le quartier de Puerto Madero où tous les voyageurs ont l'habitude de dormir.

Youpi, nous sommes à Buenos Aires... On croit être au bout de nos peines, un peu comme si tout cela n'était presque jamais arrivé !

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