J13 -14: la tant attendue ascension du Mont
J13 -14: la tant attendue ascension du Mont Olympe
Jeudi 12 juin, c'est aujourd'hui que nous commençons l'ascension du plus haut mont de Grèce qui culmine à 2918 m. Pffffff, à un chouilla près on aurait fait un 3000...
Au programme, pour le premier jour 3h30 de montée, parait donc pas insurmontable. Par contre, 1000m de dénivelé à se farcir pour atteindre le refuge Spilios Agapitos où nous passerons la nuit.
Nous abordons les premières pentes sans grande difficulté. Tout se passe bien, le cadre est sympa. Bonne rando, comme on les aime, qui s'annonce.
Au bout d'une heure et demie, les pentes deviennent de plus en plus raides et la fatigue commence à se faire sentir. Les sacs à dos pèsent lourd sur les épaules et surtout ces maudites mouches qui me collent depuis le début me sortent par les trous de nez!!!!! Insupportable, elles sont partout sur moi à faire bizzzzzzz dans mes oreilles. Obligée de fermer la bouche, (sinon c'est sur j'en bouffe une), je m'essouffle en un rien de temps ! D'autant plus énervant que Pierrick n'en n'a aucune. Comprend pas !? J'ai l'impression d'être une vache. Un peu vexant quand même. J'me rassure en me disant que c'est le pic-nique que j'ai dans le sac qui les attire. Je m'épuise à les chasser en agitant les bras de tous les côtés, en vain. Elles m'accompagneront jusqu'en haut !
Ayé, on aperçoit le refuge au loin. On n'a jamais été aussi proches...
Et tout là haut, le voici le Mont Olympe
2h30 plus tard, Pericou, moi même... et toujours ses mouches à la noix, arrivons au refuge.
Un comité d'accueil nous y attend
Plutôt fiers de notre performance : 1h de moins que le temps prévu par les guides. C'est peut-être pour ça que j'en peux plus. En même temps 1000 m de dénivelé en 2h30, ça fait une très bonne cadence. Pierrick quant à lui arrive comme une fleur en haut. Frais comme un gardon, il s'en va faire les présentations pendant que j'essaye de me remettre.
Nous passons l'après-midi à lézarder au soleil au pied des Dieux, histoire d'être à nouveau d'attaque demain, pour la dernière étape.
Un bon p'tit repas au coin de la cheminée et zou on file dans notre petit dortoir. Pour la douche, on s'abstiendra : l'eau est juste méchamment glaciale.
Lendemain matin, réveil à 5h00. Très mauvaise surprise, le temps est pourri : un vent à décorner des bœufs, un vieux crachin et un ciel plus menaçant que jamais. Faut croire que Zeus s'est levé du mauvais pied !!! M'enfin, il en faut plus pour nous arrêter... Fait suer (pour rester polie) quand même, depuis le temps qu'on en parle. On ne profitera même pas de la vue! Les boules, on est dég ! En plus, les gars au refuge nous disent que l'accès principal, par le Mont Mitikas (2918m), déjà scabreux en temps normal, est impossible et formellement interdit. Mais on peut toujours aller au Mont Skolio (2912m) moins dangereux. Il faudra s'en contenter. Si on avait su, on serait montés hier dans l'aprem. C'est sûr, les dieux sont contre nous ! Pas de temps à perdre, d'ici que ça se gâte - quoique ça peut difficilement être pire. Rapido le p'tit déj et on saute dans nos chaussures de montagne.
Le lever du soleil est quand même sympa
Dans les premiers à quitter le refuge, avec notre colloc' de dortoir le chinois (on l'appellera Tchang dans la suite de l'histoire), nous revoilà en route avec nos célèbres ponchos du tonnerre de Zeus. C'est le cas de le dire! Ah! Ah! Très drôle je sais. Hum...
Et encore et toujours la classe à l'état pur !
Après les choses ne font que se compliquer. Le vent se lève, la pluie tombe de plus belle et on n'y voit pas à 100m. Commence à en avoir ras la casquette, ça ne m'amuse plus trop. J'aimerai bien que Zeus pointe le bout de son nez, j'aurais 2-3 mots à lui dire !!!!!
Comme j'ai froid et que je suis trempée et que surtout, faut bien le dire je n'arrête pas de râler, Pierrick propose gentiment d'échanger nos ponchos parce que le sien est plus isolant. Bien que ça parte d'un bon sentiment, c'était pas une bonne idée ! Dans l'agitation, Pierrick lâche mon poncho qui s'envole comme une plume avec les bourrasques. Pas géré sur ce coup là, Pericou ! Ni une ni deux, il part à sa poursuite en courant à flanc de montagne dans le brouillard. Plus dangereux, tu meurs ! Au bout de 10 secondes, plus personne à l'horizon : ni poncho, ni Pericou. Me retrouve comme une glandu, toute seule à ne pas trop savoir quoi faire. Si je bouge, et qu'il revient c'est sûr, on ne se retrouve plus, vu qu'on y voit que dalle. Le plus sage est donc de ne pas bouger. Pas le temps de trop stresser, le voilà qui réapparait de je ne sais trop où, brandissant comme un trophée l'immuable poncho bleu pétard. Revient de loin c'ui là. Youpi! On est sauvé ! Juste le temps qu'il me raconte que le poncho s'était accroché à un rocher ce qui lui a permis de la rattrapé et on repart, sauf que j'ai toujours aussi froid. Au bout d'1h30, on déclare forfait. C'est peine perdue, on n'y voit rien. Ça sert à rien de continuer. Résignés, on fait donc demi-tour. Tant pis pour l'Olympe...
En redescendant, on croise les Allemands et les Hollandais qui étaient avec nous au refuge. Y'a pas de raison, si eux montent nous aussi on peut le faire. Grave frustrés et touchés dans notre égo, vlà qu'après 40min de descente quand même, on fait de nouveau volte face et on réattaque la montée. Ben oui, c'est tellement plus drôle comme ça ! Sinon, y'a aucun challenge...
Les pentes ici n'ont plus rien à voir avec celles de la veille. Tuant, d'autant plus qu'on a le vent de face. Les paysages eux aussi sont très différents : plus on monte en altitude, plus la végétation se fait rare au profit de la neige et de la caillasse. En chemin, le verdict tombe : l'accès par Skolio est lui aussi impraticable. Faudra donc se contenter du col Skala (2866m). On crapahute donc tant bien que mal jusqu'au col. En haut, comme prévu, c'est ... BOUCHE !!!!
On reste à peu près 2 min en haut tellement c'est intenable. Juste le temps de prendre 2 photos. De toute façon, y'a malheureusement rien à voir. Même pas Zeus : soit je lui ai fait peur et il reste caché, soit il a pris un RTT et est parti en week-end (vraiment pas de bol, mais bon on est un vendredi 13 en même temps !), soit, autant envisager toutes les hypothèses, ben... il n'existe pas ! A vous de voir, laquelle est la plus probable.
On est pas encore sorti de l'auberge. Faut qu'on redescende tout ça maintenant.
Sérieusement, avec la prise au vent de mon poncho, je suis à 2 doigts de m'envoler. Je regrette mon sac à dos de la veille qui m'aurait lesté.
Quant à Pierrick, il se bat avec son poncho (ou du moins ce qu'il en reste, parce qu'après l'épisode "je cours dans la montagne derrière mon poncho", il est réduit à un lambeau de tissu qui tient autour du cou). Plus encombrant qu'autre chose, à être obligé de le tenir en boule.
En chemin on croise notre ami Tchang (j'vous avais dit qu'on en reparlerai) qui nous demande si on a pas un bonnet à lui filer. Le pauvre, il a juste un petit pull pour se couvrir. C'est pas contre lui, mais t'inquiètes que si on avait un bonnet on l'aurait sur la tête et non au fond du sac !!!! Tchang, le poncho bleu accroché au rocher... manque plus que le yéti et on se croirait dans "Tintin au Tibet"!
En vrac pour le fun :
Et celle là, qui illustre assez bien la galère de Pierrick qui essaye de se prendre en photo tout seul, vu que je ne suis toujours pas d'humeur.
Et tiens, dans la tête ! hi!hi!
Bref, on arrive enfin au refuge, où le temps est clair, bien évidemment, et on trace se réchauffer à la cheminée. Assez marrant d'ailleurs, tout le monde fait sécher ses vieilles chaussettes mouillées qui puent devant le feu. On traine pas trop quand même parce qu'il faut encore se retaper les 1000m de dénivelé du 1er jour dans l'autre sens pour retrouver la voiture qui théoriquement nous attend bien sagement en bas.
Ah ben oui, là ça va mieux
Après 7h30 de marche en quasiment une demie journée, on en a plein les pattes. On pic-nique histoire de reprendre des forces et partons en direction des météores.
3h plus tard et après s'être enfilés une bonne glace, on arrive au super camping qu'on avait repéré avec piscine aux pied des météores. On revit !