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Str & Pericou
26 décembre 2010

On the road again

En sortant de Torres Del Paine on continue avec les grands incontournables du coin. On ne manque pas de passer une nouvelle fois la frontière pour retourner en Argentine. Au passage, nous crevons juste devant les douanes. Ca faisait longtemps ! Changer un pneu toute une histoire depuis que notre bon vieux crick nous a laché. Impossible d’un trouver un adapté à notre voiture, Pierrick doit maintenant en utiliser 2 : le 1er étant trop haut il faut se servir d’un 2nd pour présoulever la voiture, le tout le plus rapidement possible puisque le 2nd ne peut soutenir qu’une tonne et que notre voiture en fait plus.

1 Nous retrouvons un bout de la Ruta 40 qui nous amène directement à El Calafate. Affreuse ville archi touristique où nous ne ferons que faire des courses avant de nous rapprocher du Glacier Perito Moreno.

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Et oui, finalement on a décidé d’y aller. Pourquoi ? C’est vrai qu’on en a vu pleins d’autres… D’abord, pour ces dimensions monstrueuses : 50km de long, 4km de large et 60m de haut !!! Ouh, on se sent tout petit à côté. Ensuite, parce que c’est le seul glacier au monde à continuer à avancer !

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Arrivés à 8h, nous pouvons profiter de plus d’une heure à sillonner chaque balcon seuls. Le soleil pointe timidement le bout de son nez, mais cela suffit à nous offrir de belles chutes de glace. Nous y resterons finalement jusqu’à 15h. On ne se lasse pas de ces craquements et de ces détonations retentissantes. Pas une seule seconde nous ne quittons des yeux la zone de rupture pour être témoin de la prochaine chute. Nous sommes servis, de 8h30 à 9h30 ca n’arrête pas. Même toute une tour du glacier s’effondre sous nos yeux.

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Dans l’après midi, nous prenons donc la route vers El Chaiten, ville la plus récente d’Argentine qui a été tout bonnement crée pour accueillir les touristes qui arrivent en masse pour gravir, approcher ou simplement observer le Fitz Roy et le Cerro Torre. En ce qui concerne la ville, ce n’est toujours pas ça… et quant au Fitz Roy, autant être prévenu d’avance, il est quasiment continuellement dans les nuages ! Nous ne tardons pas à le vérifier : rien on n’y voit rien. On se trouve un petit coin tranquille pour la nuit et optimistes, on prépare nos sacs pour notre prochain trek.

Mardi 30 novembre, on n’a pas fermé l’œil de la nuit. On a bien cru que Venturette allait s’envoler ! C’est quoi ce vent de fou ??? Bien qu’on s’imagine mal marcher par ces conditions, on part demander au ranger quelques infos. Déjà nous revoyons nos plans au rabais, on oublie notre boucle de 5 jours et projetons plutôt de partir pour 3 jours au max.

Avec tout ça, bonne nouvelle le Fitz Roy est découvert. Youpi ! On fait quelques kilomètres en arrière pour profiter de la vue. Ca ne va peut être pas durer…

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A 10h, après avoir laissé Venturette chez la police, on commence à marcher. Objectif premier : atteindre le départ du sentier que nous pouvons voir à 300m, et que nous atteindrions en 2 minutes s’il n’y avait pas de vent. Quand on y arrive au bout de 10min je suis déjà épuisée.  Je ne le sens pas ce trek. Heureusement, nous serons un peu plus à l’abri sur le sentier, du moins au début. Le sentier est très facile et nous permet d’avancer d’un bon pas. Nous passons le point de vue duquel le Fitz Roy n’existe déjà plus,  et un 1er lac sans grand intérêt. Ce qui nous attend pour la suite n’est vraiment pas une partie de plaisir. Pendant 1h30, nous essuyons une belle tempête qui mélange pluie, grêle et neige. Je suis totalement découragée. Le vent me glace le sang, on est trempé tripé et on n’y voit pas à 100m. Désabusée, je continue à mette un pied devant l’autre en me disant que la Patagonie c’est surement très beau mais si on ne voit jamais rien, à quoi bon. Les Pyrénées sont surement moins spectaculaires mais au moins on peut profiter des paysages.

Nous sommes à moitié soulagés d’arriver au campement. Il est à peine 13h, l’aprem sous la flotte va être interminable. On monte vite la tente, s’y enferme pour y pique niquer et sautons dans nos sacs de couchage. On tue le temps en dormant, rien de mieux à faire de toute façon en attendant l’heure du gouter puis du diner. On ne mettra pas le nez dehors, on a vraiment très froid, la nuit s’annonce douloureuse. Le vent vrombit sur notre tente et on prie pour qu’il ne l’arrache pas.

5h30, le lendemain : il faut qu’on bouge, nous sommes congelés. On échange sur la nuit passée et sommes d’accord pour dire que nous n’avons jamais eu aussi froid. On met le bout du nez dehors et surprise…….. ON EST SOUS LA NEIGE !!!

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On comprend mieux. On fait un tour du campement pour constater les « dégâts » : une belle couche fraiche de 5cm. Contre toute attente, cela nous redonne le sourire. C’est magnifique !

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On laisse tout en place et partons légers pour 2h de montée vers la Laguna de Los Tres. Bien sur nous n’espérons pas voir le Fitz Roy. Le ciel est toujours extrêmement nuageux, mais le vent s’est calmé et il ne pleut plus. Il neigeote.

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Une matinée qui nous rappelle nos week-ends au Québec à fouler une neige parfaite. Plus on monte, plus l’épaisseur de neige est importante. On s’y enfonce jusqu‘aux genoux et on aime ça. Rien que pour ça, ce trek vaudra le coup.   

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Nous retrouvons notre tente vers 10h et plions bagages pour rejoindre l’autre coté du parc qui sera beaucoup moins enneigé.

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On renonce au détour de la Laguna Torre qui est censée offrir un point de vue imprenable sur le Cerro Torre. Quant à l’idée de repasser une nuit sous la tente dans ces conditions, NON MERCI. 

 

Alors on reprend la direction d’El Chalten, retrouvons la voiture entière et roulons toujours plus au Nord.

15A notre tour, de nous confronter à la Carretera Australe, un peu l’équivalent de la Route 66 aux Etats-Unis. Nous n’y sommes pas encore puisque cette dernière est au Chili, et que nous sommes encore en Argentine. Nous filons donc vers le poste de frontière le plus proche. C’est une nouvelle fois la Ruta 40 qui nous y mènera.

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Enfin, Monsieur le tatou se laisse photographier

 

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On s’affranchit pour la énième fois des formalités de douane en s’inquiétant un peu devant le nombre ahurissant de tampons du Chili et d’Argentine que nous avons. A ce rythme là, on ne va plus avoir de place. Une nuit seuls au monde au bord du lac Cardiel en Argentine, puis on longe le gigantesque Lago Buenos Aires (3ème plus grand lac d’Amérique du Sud) à cheval sur les 2 pays. La route de la frontière qui nous fait rejoindre la Carretera Autrale est époustouflante. Elle nous rappelle celle du Cap Corse, en moins dangereuse bien que non bitumée. Pas de Méditerranée mais ce joli lac, et énormément de fleurs pour un festival de couleurs.

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Quand nous rejoignons la Carretera Australe, nous sommes agréablement surpris. De la piste certes, mais de la bonne. Enfin, cela peut changer, on reste sur nos gardes.

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On profite donc tranquillement du paysage et surtout des changements de végétation. Désormais, nous avons quitté les abords du lac, et les horizons montagneux ont laissé la place à une forêt luxuriante aux « feuilles de chou » géantes.

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Pierrick coupe la route par une brève visite de la Cueva de Los Manos, où des empreintes de main datant de très longtemps (me souvient plus trop, ce n’est pas mon truc) sont encore visibles sur les parois de la grotte.

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23Dans la soirée, nous poursuivons notre route et trouvons tant bien que mal un endroit en bord de piste pour dormir.

Samedi 4 décembre, grosse frayeur. Venturette a choisi la route la plus difficile et retranchée du pays pour jouer avec nos nerfs, et ca marche ! Cette fois-ci, c’est le voyant « entretien moteur » qui illumine notre tableau de bord. Hum, pas de panique, procédons par étape. Tout d’abord, retrouver la route principale sur laquelle il y a du passage. Nous sommes bien évidemment dans un coin paumé où nous avons dormi. Puis, éplucher le mode d’emploi pour savoir à quoi correspond ce voyant, le tout sans éteindre le moteur de peur de ne jamais redémarrer. Prévisiblement, rien de très clair sur le manuel, nous sommes toujours dans le flou. Ensuite, se dire que quoi qu’il arrive, on a de la chance car nous ne sommes qu’à 30km d’une ville ! Oui, oui il y en a sur la Carretera Australe. On essaye de positiver comme on peut. Une fois dans Coyhaique, nous nous posons dans une station service (au moins si on ne redémarre pas, on pourra être aidés) pour effectuer les vérifs suggérées par le guide de la voiture. Mouai, sans grand succès. Pierrick est persuadé que cela vient du filtre à air, que, c’est vrai nous n’avons pas changé depuis un bail. On en a un en stock, il se lance dans l’opération. Après tout, qui ne tente rien n’a rien. Résultat : euh, nan c’est pas ça ! Mais la bonne nouvelle, c’est que Venturette démarre toujours. Yes, yes, yes ! Il y a un garage à un bloc, on part demander conseil. Ils nous rassurent un peu, et nous renvoient de suite vers le concessionnaire Chevrolet de la ville. Allez, on voit le bon côté des choses, nous sommes dans le seul pays d’Amérique du Sud, où notre voiture, la Nord Américaine CHEVROLET Venture, de son petit nom Venturette, est importée. Tu vois, tout va bien… Par contre, il faut se bouger nous sommes samedi et dans 2 ou 3h tout fermera jusqu’à lundi.

Les gars nous suggèrent aussi sec de faire un scan de notre voiture. Exactement ce qu’on nous avait proposé de faire au Pérou quelques mois avant. Sauf que cette fois-ci, le garage est compétent et dispose du matériel pour. 80 000 km depuis notre départ de Montréal, on est plutôt tentés, ce qui nous permettrait d’avoir un bilan général du véhicule. Comme des parents dans la salle d’attente d’un hôpital, on se ronge les sangs le temps que le verdict tombe. Et si Venturette était en fin de vie. Si elle avait décidé de ne plus continuer… Aie aie aie, on réfléchit trop, c’est sur. Mais mais mais, comme on la toujours dit, cette voiture est la meilleure !

Fausse inquiétude, le scan ne détecte aucune anomalie. Juste un niveau insuffisant de liquide de refroidissement. D’ailleurs un des mystères de ce voyage, notre liquide de refroidissement disparait. Pas de fuite, évaporation si importante impossible, si quelqu’un a une idée… On explique au gars que nous avons ce problème depuis des mois et que nous roulons ainsi depuis 50000km au moins. Etrange, étrange…

Toujours est-il que le voyant s’est éteint et le concessionnaire nous donne son feu vert pour reprendre notre route.

Après Coyhaique, nous alternons portion asphaltée et piste dans un paysage qui nous évoque tout simplement nos jolies Alpes.

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De beaux pâturages, des montagnes enneigées et des quantités astronomiques de fleurs, le tout sous le soleil. C’est magnifique ! 

top_fleurs

 

37On avait prévu de rouler jusqu’à 20h pour rattraper le retard du à nos soucis mécaniques, quand nous sommes de nouveau dans l’obligation de nous arrêter. Jour de rodéo dans la minuscule bourgade de Manihuales, on ne louperait ça pour rien au monde ! Pendant 2h, nous squattons 2 sièges de la petite arène pour applaudir les huasos. Ces derniers vêtus comme les vrais (ponchos, éperons, chapeaux et bottes) concurrent par paire. Ils doivent grâce à leurs montures bloquer un jeune veau contre la balustrade. On ne comprend pas tout, mais on passe réellement un excellent moment.

Top_remont_e

Nous ne roulerons pas beaucoup plus le lendemain. Le temps est assez clément et nous voulons en profiter pour mettre le nez dehors. Nous occupons donc la matinée par une ballade de 4h proche du parc Queulat. Nous retrouvons une forêt humide qui nous mènera au pied d’un magnifique glacier.

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De même pour l’après midi où nous entrons dans le parc pour une ballade identique et encore plus renversante.

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Nous consacrons un bout de la soirée à la route. Nous ne le répéterons jamais assez, mais nous restons bouche bée devant la qualité de la piste qu’on nous annonçait partout comme catastrophique. Peut-être est ce parce que nous sommes en début de saison…

Le lendemain, nous nous permettons même un  détour pour une nouvelle ballade bien agréable, toujours une forêt qui nous conduit à un glacier avec de belles orchidées en chemin.

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Et voilà, il est déjà temps pour nous de quitter la Carretera Australe après y avoir roulé sur 700km. Sceptiques, le but n’était pas de la parcourir sur sa totalité, 1300km mais d’en faire un petit bout pour vérifier qu’elle est à la hauteur de sa réputation. Effectivement, les paysages qu’elle traverse sont à ne pas louper.

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Finalement peu de voitures croisées (et aussi peu de voyageurs) et victoire notre pare-brise est toujours en un seul morceau.

C’est du côté de Futaleufu que, devinez quoi… on rerentre en Argentine. On ne s’en lasse pas. Moyen le plus court de rejoindre El Bolson où nous avions repéré un trek intéressant 2 mois avant lors d’un précédent passage.

Nos passages de frontière sont toujours aussi mémorables : quand ce n’est pas tout le bureau qui est mort de rire en regardant la photo de Pierrick sur son passeport et sa tête maintenant, c’est son 3ème prénom qui intrigue tout le monde, ou encore notre tampon Antarctique qui fait jaser. Sans oublier les fouilles interminables pour nous confisquer 3 grains de mais à pop corn, et les douaniers trop curieux  qui veulent absolument retracer tout notre itinéraire en identifiant chaque tampon…

Ce n’est pas qu’on est pressé, mais la station service d’Esquel avec internet en WIFI nous attend pour mettre à jour le blog. Comme il y a 2 mois, nous y restons des heures et des heures… 22h, nous roulons de nuit, bien longtemps que cela n’était pas arrivé, pour passer la nuit dans le parc de Los Alerces. Nous comptions le traverser rapidement, finalement nous y ferons deux très belles randos.

 

Des fleurs pétillantes,

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des lacs paisibles,

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des cascades insoupçonnées et surtout des rivières d’un bleu-vert parfait qui nous tenteraient bien pour un petit plongeon…s’il faisait 15°C de plus.

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Nous allons aussi admirer un Alerce, arbre centenaire impressionnant par son diamètre et sa hauteur.

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Une fois arrivés à El Boslson, nous nous enregistrons pour le trek du Cierro Azul. Nous prévoyons 4 jours de marche dans des paysages montagneux que le Lonely décrit comme « les plus beaux du pays », voir je cite toujours, « les plus beaux au monde »  ?! Qu’est ce que cela peut il bien vouloir dire, tout est tellement différent. Intrigués, nous avons besoin d’aller vérifier. Pourtant, nous ne le saurons jamais. Jeudi 9 décembre, les sacs sont prêts, mais le temps est si pourri que nous renonçons. Des treks nous en avaient fait pas mal ces derniers mois, et maintenant ce que nous recherchons ce sont des journées de marche sympas et agréables  sous le soleil. A quoi bon ? De toutes façons, les prévisions sont pessimistes pour les jours à venir. Si c’est pour courir et s’enfermer dans la tente le plus tôt possible, ca ne vaut pas le coup.

Un peu déçus (nous sommes revenus dans la région spécialement pour ça) nous espérons quand même remplacer ce trek par 2 autres du côté de Bariloche et San Martin de Los Andes. Là encore, nous connaissons un peu le coin, pour s’y être arrêtés en descendant. Manque de bol, à Bariloche c’est encore pire ! Il flotte encore plus, ça ne s’arrêtera pas pendant 48h ! Même à Pau, on n’a jamais connu ça. Blasés, on annule tous nos treks, mais on s’en garde quand même un en tête au Chili à moins de 100km.

On dort de nouveau sur le parking du parc de Los Arrayanes à Villa La Angostura, où on se réveille sous la neige ?! Oui, je sais, la France aussi est sous la neige, mais la différence c’est que nous ici, nous sommes bientôt en été.

Bon, c’est pas grave, comme on dit, des treks on en a fait déjà beaucoup. Pour tout vous avouer, on admet que la motivation a un peu disparu quand nous avons appris une sacrée bonne nouvelle. Mais alors vraiment bonne, à laquelle on ne pouvait absolument pas s’attendre : la sœur de Pierrick, Gaëlle, est au Chili pour 2 mois ! Entre marcher dans le froid sous la flotte et passer quelques jours avec elle au Chili, y’a pas photos, on fonce ! Revoir enfin une tête connue, plus de 1an et demi, on a tellement de choses à se raconter… on est tout excités et surtout très impatients.

Samedi 11 décembre, il fait beau –un peu. Parfait pour passer la frontière au col de Samoré, réputé pour être splendide. Splendide, il est…mais surtout très enneigé.

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102D’ailleurs on était tellement dépités à Bariloche, que nous n’avons pu attendre plus longtemps. Pour remettre un peu de gaité dans l’air, nous avons installé nos petites décos de Noel dans la voiture qui se fondent tout à fait dans ce décor tout blanc.

Encore une fois, nous sommes scotchés pas tant de neige. Un peu plus, et il nous aurait fallu les chaines. Mais rien ne pourra nous arrêter, nous voulons être à Puerto Varas dans la journée et faire la surprise à la grande sœur de Pierrick.

Attention, Gaëlle, on arrive !

 

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Commentaires
J
J' ai marché sur le Perito Moreno et bu l' apéro avec les glaçons pris sur place.<br /> Dommage pour le Fitz-Roy j' suis monté par beau temps et sans le moindre vent, idem pour Cerro-Torre.
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